ermettant la mise en réserve de volumes de vins d'appellation au-delà des rendements AOC (quand le millésime le permet), le dispositif de Volume Complémentaire Individuel est autorisé en vins blancs depuis les vendanges 2013 et expérimenté en rouge jusqu'à la fin de l'année à Bordeaux*. A la demande des Organismes de Défense et de Gestion du Cabernet d'Anjou et des Côtes de Provence, le VCI est désormais envisagé pour les vins rosés. Les conditions de son expérimentation ont été présentées ce jour à la Commission Permanente de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO). Les deux ODG vont désormais être consultées, afin que le projet soit soumis au vote du Comité National Vins de l'INAO en juin prochain et qu'un décret soit publié dans la foulée. En Provence comme en Anjou, l'objectif est en effet que le VCI rosé puisse être opérationnel dès les vendanges 2014.
« Aujourd’hui, le cabernet d'Anjou est un pilier de la production de notre vignoble (représentant 300 000 hectolitres sur les 900 000 hl produits chaque année) » précise Sylvain Micol, le directeur de la Fédération viticole Anjou-Saumur. « La question est la suivante : en cas d'accident climatique, comment régule-t-on le marché, et assure-t-on son approvisionnement continu ? » Les faibles stocks ligériens et provençaux mettent à vif cet enjeu, que le VCI pourrait résoudre en assurant un volume de repli. Pour le déterminer la pertinence de cet outil, « c'est toujours la même méthode » explique Hervé Briand, conseiller spécial auprès du directeur de l'INAO et animateur de la Commission Potentiel et Valeur (qui débat notamment sur les VCI). Il y a « d'abord une phase d'expérimentation pour en tirer des enseignements (ici 5 ans) et ensuite un vote du Comité National. Au vu des différences à la fois technique et de mise en marché par rapport aux vins blancs, l'intérêt de cette expérimentation va être d'observer deux produits différents. »
Les particularités des vins rosés vont en effet être pris en compte, notamment leur sensibilité à la mise en réserve (arômes, couleur, oxydation...). Le cabernet d'Anjou est à lui-seul un cas particulier, avec 10 g/l au moins de sucres résiduels et un rythme de commercialisation atypique, « déjà décalé » ajoute Sylvain Micol. Jusqu'en mai-juin 2014, les opérateurs angevins commercialiseront majoritairement le millésime 2012, tandis que la période de mise en marché des côtes de Provence est plus courte, et saisonnière. Les rendements en AOC Cabernet d'Anjou sont aujourd'hui fixés à 60 hl/ha, « l'idée est de fixer un volume de réserve butoir qui représente 30 % de ce rendement, soit 18 hl » (pour un potentiel de réserve de 6 hl/ha.an)
* : 2014 sera la cinquième et (normalement) dernière année d'expérimentation du VCI rouge. « Il faut aller jusqu'au bout » estime Hervé Briand. « Il ne faut pas hâter la généralisation avant la fin de l'expérimentation » ajoute-t-il, répondant ainsi à l'impatience de vignerons touchés par la petite récolte 2013 (cliquer ici pour en savoir plus).
[Illustrations : CIVP]