haque année, le Pôle Agriculture et Agroalimentaire du Crédit Agricole publie un observatoire financier des entreprises viticoles, qui permet de cerner les performances économiques de la filière, et de mettre en perspective les résultats à l'export. Se basant sur un échantillon de 1 028 entreprises viti-vinicoles* ayant un chiffre d'affaires supérieur à 2 millions d'euros (panel concentrant 40 % des 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires générés annuellement), l'observatoire utilise les résultats financiers de 2012 pour conclure « à un fort ralentissement du chiffre d'affaires (+2 %), après deux années de croissance à deux chiffres ». D'après les documents comptables de 2012, le chiffre d'affaires des vins tranquilles français s'est élevé à 10,1 milliards d'euros en 2012 (+2,6 % par rapport à 2011), et à 5,64 milliards d'euros pour les champagnes (+0,7 %).
Lors de la dernière réunion mensuelle d'information de la Fédération des Caves Vinicoles d'Aquitaine, Eric Garreau (responsable de la filière vin à la caisse aquitaine du Crédit Agricole) soulignait l'atomisation de la filière vin et son « impact négatif sur la compétitivité ». Bien que cette dispersion soit à pondérer selon les métiers : 20 entreprises champenoises réalisent 70 % du chiffre d'affaires de cette gamme, tandis que 72 % des entreprises commercialisant des vins tranquilles ne comptent que pour 64 % du chiffre d'affaires de ce type de vins. « Premier opérateur français des vins tranquilles, le groupe Castel ne représente que 15 % du chiffre d'affaires réalisé par les vins tranquilles » illustre l'expert bancaire.
On peut également noter qu'en sommant les exportations de l'Aquitaine, l'Alsace et la Bourgogne on concentre 74 % du chiffre d'affaires réalisé à l'export par la filière (respectivement 40 %, 17 % et 17 %). Ce qui témoigne d'un vignoble à deux vitesses pour Eric Garreau, qui se veut cependant optimiste en jugeant que « Aujourd’hui, il n'y a plus d'amateurisme dans la filière du vin. Si l'entreprise n'a pas de vision, pas de stratégie, elle n'a pas de rentabilité ». L'effet du taux d'export sur la rentabilité en témoigne, entre 5 et 20 % d'activité à l'export, rentabilité se dégrade, mais ensuite elle ne fait que s'améliorer : « quand on débute sur ce créneau, on travaille sur les marchés européens proches, où la concurrence est forte et il est nécessaire de baisser ses prix et de sacrifier la rentabilité pour compenser sa faiblesse commerciale » explique l'expert.
Cliquer ici pour lire le résumé de l'observatoire 2013 en ligne (à partir de la page 23).
* : les courtiers sont exclus du panel.