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Hubert de Boüard : « la gamme des vins de Bordeaux n'a jamais été aussi bonne et peu chère ! »
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Hubert de Boüard : « la gamme des vins de Bordeaux n'a jamais été aussi bonne et peu chère ! »

Par Alexandre Abellan Le 04 avril 2014
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Hubert de Boüard : « la gamme des vins de Bordeaux n'a jamais été aussi bonne et peu chère ! »
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e pli est bel et bien pris, la semaine des primeurs voit l'inauguration et la présentation des nouveaux chais des grands crus bordelais. Comme ceux du château Montrose (également inaugurés cette semaine, après 7 ans de travaux), les nouveaux chais du château Angélus (premier grand cru classé A de Saint-Emilion) s'inscrivent dans le patrimoine, le carillon en plus. Rien de plus logique à moins d'un kilomètre du clocher de Saint-Emilion pour Hubert de Boüard, fier co-propriétaire d'un Angélus à 100 % familial, qui se voit avant tout comme un homme de terrain, friand des poireaux et asperges sauvages de son vignoble.

Remettant en cohérence l'architecture du château, de la réception des vendanges au pôle de communication, ces travaux ont également permis la modernisation de son outil de travail. « En soit il a peu changé, nous avons surtout fait rentrer des cuves tronconiques inversées, après les avoir testées à Lafleur de Boüard, le laboratoire de l'Angélus » précise Hubert de Boüard. Les travaux se sont concentrés dans la rénovation des deux chais d'élevage, « l'Angélus était pionnier dans la climatisation des chais dès 1983, il y avait besoin de dépoussiérer notre matériel ! La régulation de la température est primordiale, nous élevons nos vins sur lies et ne devons pas être à peu prés à 10 degrés, mais à 10°.C précisément. De même l'hygrométrie est rigoureusement fixée à 80 % . »

''Qui n'avance pas recule'' semble être la devise de Hubert de Boüard, qui ne s'arrête donc plus sur les traits lancés par l'enquête VinoBusiness depuis l'attaque en justice de la journaliste Isabelle Saporta, mais revient sur le millésime 2013, alors qu'il accueille sous la nouvelle nef de l'Angélus les domaines qu'il conseille en Gironde. Si le millésime a marqué les esprits avec un printemps alliant coulure et millerandage, et une fin de saison mise sous la pression du mildiou et de l'oïdium, « il y a aussi eu deux mois magnifiques, juillet et août, qui ont constitué les fondamentaux du millésime, que l'on retrouve dans les vins » rappelle Hubert de Boüard, qui salue « la force et l'entêtement des vignerons à vouloir faire du vin contre une nature défavorable, ce qui a conduit à la position difficile, et dure économiquement, d'un tri supplémentaire ». Mais a pu aboutir sur « un millésime de fraîcheur, avec de l'appétence, du fruit... C'est un bonbon ! » Voire même un « côte de Nuits ». La comparaison des vins bordelais avec les vins bourguignons a fait florès cette semaine de primeurs, tout comme les interrogations sur la politique des prix du vignoble girondin.

Pour Hubert de Boüard, il faut distinguer « les vignerons qui vendent 10 euros leur col, auxquels on ne peut pas demander de mettre les deux genoux à terre, alors qu'ils ont déjà perdu 40 % de leur récolte » et « ceux ayant plus de gras, qui peuvent sans doute se permettre un petit effort pour regagner des marchés, même si leurs coûts de production ont été particulièrement importants ce millésime... » N'ayant pas arrêté la stratégie de prix de son porte-feuille de vins, il estime qu'aujourd'hui « la gamme des vins de Bordeaux n'a jamais été aussi bonne et peu chère. On trouve des côtes de Bordeaux et crus bourgeois à des prix excellents pour le consommateur : les grands crus classés ne représentent que 3 à 5 % du problème. Restons dans l'équilibre. Dans ce monde, tout ce qui est excessif est insignifiant. »

Une citation de Talleyrand que pourrait faire sien son collègue consultant Stéphane Derenoncourt, qui nous confiait également que « Bordeaux est le vignoble le plus dynamique, avec les meilleurs rapports qualité prix, que l'on ne trouve pas ailleurs avec une telle profusion ». Organisant sa semaine de primeur au château de la Gaffelière (premier grand cru classé de Saint-Emilion), l'ancien fraiseur-tourneur du Nord amoureux des terroirs de Bordeaux se dit « nostalgique d'un monde cohérent, où les grands crus classés n'étaient pas coupés de tout un pan de leurs consommateurs comme aujourd'hui ».

 

 

[Photo : Hubert de Boüard de Laforest ce 2 avril dans son bureau flambant neuf du château Angélus]

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Tous les commentaires (7)
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francois Le 08 avril 2014 à 09:35:35
Je crois, en toute humilité, je ne suis qu'un simple amateur, observateur de la filière vin qui ne prend pas son opinion et son goût pour universel, que Mr De Bouard à raison. On produit de mieux en mieux à Bordeaux. Il est par contre nécessaire de rappeler aux rois des raccourcis un peu trop vite pris que Bordeaux c'est deux mondes bien distincts : les grands crus et les autres mais qu'il ne faut pas y voir un affrontement économique, œnologique voire pire : idéologique, mais plutôt une opportunité pour occuper l'ensemble des aspirations consommatrices des amateurs de vins. Ceux qui sans cesse, ils sont nombreux, malheureusement, opposent ces deux grandes "familles" du vin n'ont toujours pas compris que les uns ont besoin des autres. Mais il est vrai qu'il est de bon ton aujourd'hui, et finalement assez pédant, comme dirait Mr De Saint Marcel, de croire que les grands sont méchants et les petits gentils, que les grands font mauvais alors que les petits font bons. Et puis la réflexion sur les Bourgognes, ... belle ouverture d'esprit, magnifique. Continuez ainsi
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Bernard de Saint Marcel Le 07 avril 2014 à 15:57:12
les propos de cousin Hubert , s'il sont réels, sont bien surs ridicules et illustrent bien le decallage entre ceux qui sont nés avec une terre de grand cru dans le berceau et les manants qui ont appris à savourer le meilleur du vin . le résumé de la situation est bien triste : A bordeaux on ne boit que du chene tres cher, merci Mr Parker et ceux qui l'ont relayé, quelle fadeur ,la pedenterie en plus . En fin connaisseur je vais chercher des petits vins , petits par leur cout mais grand par leur diversité et leur originalité , en corbieres , minervois etc variations sur theme de grenache mouvedre syrah et autre qui demande bien plus de finesse qu'un cabernet sauvignon melangé sans astuce à un merlot . Mais le bordelais n'a rien à envier à la Bourgogne qui vend ses bouteilles à des prix indecents pour un pinot noir qui , soyons honnetes , n'a pas grand chose dans son escarcelle
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Olivetom Le 06 avril 2014 à 16:31:35
Si l'on y regarde vraiment, le vignoble aquitain ne manque pas de petites en terme de qualité / diversité / prix, seulement ces producteurs se trouvent discrédités et oubliés à cause des excès d'une bourgeoisie bordelaise (vivifiée par de nouveaux investisseurs encore plus bling bling, la preuve que c'est possible!) Gamme d'exploitations en surcis avec ce genre de barnum: les primeurs ne représentent qu'eux, qu'on le dise et que l'on donne leur chance à ceux qui font le Bordeaux!
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craoux Le 05 avril 2014 à 12:38:15
Qu'il faille à ce point là maîtriser l'art de la "communication" me laisse perplexe ... Tout ce qu'il est nécessaire voire obligatoire désormais de dire pour ne jamais s'écarter de la ligne "business", et cette communication façon tartuffe y participe, me devient insupportable. Et je m'inscris en faux contre cette affirmation peu lucide que le Bordeaux propose une gamme peu chère et bonne ! Que ce nabab du bordelais le prétende, je peux l'admettre. Mais qu'il accepte que je me tourne désormais vers d'autres vignobles au rapport qualité/prix plus attractif (Val de Loire, LR, Sud-est) !
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Brice L. Le 04 avril 2014 à 21:26:04
De retour des primeurs, je confirme que le millésime 2013 à Bordeaux a produit des vins très convenables, que l'on boira dans 10 ans comme l'on apprécie aujourd'hui le millésime 2007 ! Pour le prix, on devrait s'attendre à une salutaire baisse de quelques pourcents par rapport à 2012.
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La v?rit? est ailleurs Le 04 avril 2014 à 15:26:03
[Mais a pu aboutir sur « un millésime de fraîcheur, avec de l'appétence, du fruit... C'est un bonbon ! » Voire même un « côte de Nuits ».] Mais comment peut-on écrire cela? Le mensonge bordelais atteindrait-il son paroxysme cette année? Les vignes bordelaises étaient comparable aux canaux de Venise au mois de juin 2013, la floraison a été catastrophique et tous les habitants de Bordeaux vous diront qu'ils espéraient avoir au moins un jour de soleil durant l'été après des mois de pluie. Après on essaye de nous faire avaler des couleuvres sur la qualité des vins de Bordeaux... sic. C'est une honte!
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Robert G. Le 04 avril 2014 à 10:45:28
Peuchère, si c'est Hub' qui le dit! Il faut que les bordelais en soit convaincus, parce que le consommateur tradi voit/boit-il le bordeaux en dehors des FAV? On en cherche de bons en CHR... Et ce n'est pas avec 2013 que ça va se reconstruire!
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