n 2013, la France aura expédié vers la Chine et Hong-Kong 1,2 million hectolitres de vins, pour un chiffre d'affaires de 464,5 millions d’euros (respectivement -13 et -15 % par rapport à 2012). Si les vins français continuent de dominer les importations chinoises de vin (46 % de la valeur importée selon UbiFrance), ce repli marque un tournant de « l'eldorado chinois ». Il va même de paire avec une année particulièrement agitée : l'ouverture d'enquêtes chinoises anti-dumping et anti-subvention sur les vins européens (tout juste fermées), le nouveau gouvernement qui a mené une campagne anti-corruption (qui a impacté les ventes de grands crus de Bordeaux et de Cognac*) et l'apparition de stocks de vins et spiritueux importants... Sans oublier le dossier des phtalates qui a marqué le début 2013.
« Ce marché, qui a connu une croissance exponentielle, a besoin de reprendre son souffle et se dirige vers une plus grande maturité » promettait Bernard Farges, le président du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux, alors qu'il annonçait le coup d'arrêt des expéditions girondines : -16 % vers la Chine (à 425 000 hl de vins) et -23 % pour Hong-Kong (à 80 000 hl). Malgré une conjoncture délicate, les experts restent optimistes sur le long terme, prévoyant un développement continue de la consommation chinoise de vins importés, qui représentent désormais 20 % de la consommation chinoise de vins (contre 15 % en 2010). D'après UbiFrance, les vins importés représentent aujourd'hui 2 % du volume de la consommation chinoise d'alcools, trois fois moins que les vins produits en Chine (6 %), sept fois moins que les bières (21 %) et vingt-cinq fois moins que l'alcool traditionnel chinois par excellence : le baijiu (49 %).
Les Chinois diversifient également leur consommation, l'IWSR notant une acceptabilité croissante des vins blancs (avec 8,3 % des volumes consommés, en hausse de un point par rapport à 2012), « bien que leur part baisse, les vins rouges représentent encore 91% de la consommation totale ». Il est à noter que ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, la consommation chinoise de vins importés restant à la fois trés localisée (dans les grandes villes et les côtes) et saisonnière (au moment des fêtes nationales type nouvel an, mi-automne...). Avec ces limites en tête, Ubifrance estime que la distribution des vins importés en Chine se répartit ainsi dans les réseaux de distribution : 55 % dans les hyper-supermarchés, magasins de proximité et cavistes (70 % pour les vins locaux), 30 % en café, hôtel, bars à vin et restaurant (contre 25 % pour les vins domestiques), 15 % par la vente en ligne (5% pour les vins chinois).
* : les expéditions de cognacs se sont élevées à 58 000 hl pour 344 millions d’euros en 2013, soit -18 % en volume et -22 % en valeur par rapport à 2012.
[Illustration : parts de marché des boissons alcoolisées consommées en Chine et en 2013, ISWR]