ace à la recrudescence des arnaques à l'exportation (600 000 euros de marchandises non payées ces trois dernières années), la police du Grand Londres (Metropolitan Police) et la filière des distributeurs de vins et spiritueux (Wine and Spirits Trade Association) ont décidé d'alerter les vignerons et négociants français dans un guide de prévention des fraude à l’export vers le Royaume‐Uni. « Ce type de fraude est caractérisé par le passage d’une commande rédigée en français auprès d’un producteur français, sous couvert de l’usurpation de l’identité d’une société existante au Royaume-Uni » détaille cette note, qui précise que les malfaiteurs n'hésitent pas à utiliser le nom d'employés réels de l'entreprise, et des adresses mails proches des originales (par exemple l'adresse officielle contact@chateaudomaine.com devenant contact@chateau-domaine.com). Utilisant le prétexte d'une commande urgente, « les criminels exigent une livraison rapide, un paiement à 30 jours et l’utilisation d’une adresse de livraison qui n’a rien à voir avec l’entreprise pour laquelle ils prétendent travailler [...] une fois la commande acceptée et la livraison effectuée, la personne disparaît avec la marchandise sans jamais régler la facture ».
Pour éviter ces désagréments, le rapport rappelle quelques règles de prudence aux opérateurs français dans le cas d'une première commande par correspondance (ces arnaques reposent essentiellement sur les mails). Il faut d'abord savoir prendre le temps des vérifications, même si la commande est présentée comme pressée. Vérifier les coordonnées de votre interlocuteur est une première étape : l'adresse donnée pour la livraison, mais également le format de son mail par rapport à celui d'autres employés (trouvées via des recherches sur internet). Lui téléphoner est également conseillé, que ce soit à son numéro ou au standard de l'entreprise. Le guide conseille également d'exiger un paiement immédiat, que l'expédition ne soit réalisée qu'une fois le virement confirmé par votre banque (l'utilisation de cartes de crédit doit également appeler à la prudence). L'affichage de confirmations bancaires de transfert de fonds ou de couverture Coface doit également être prise avec des pincettes, la Metropolitan Police estimant que ces pièces peuvent facilement être falsifiées.
[Photo : Sting dans le film Arnarques, crimes et botanique de Guy Ritchie]