e séminaire Laccave a réuni jeudi 20 mars à l'INRA un grand nombre de professionnels venus écouter les participants du métaprojet de l'INRA sur l'agriculture et le changement climatique (ACCAF). Parmi les enjeux du réchauffement climatique sur la production de vin, la hausse des degrés d'alcool, la baisse des acidités, la question de la gestion de l'eau sont des enjeux connus. Un nouveau fil rouge reliait les interventions des universitaires : les conséquences du changement climatique (et de la hausse du taux de CO2 dans l'air) sur la pression phytosanitaires.
Le réchauffement et la modification du régime des précipitations ont une incidence sur les attaques de botrytis et autres vecteurs de pourriture. Ils seraient également un facteur d'explication de la virulence des maladies du bois. Jusqu'ici, la responsabilité de ces maladies et de leur développement exponentiel (pour relire notre brève sur les perspectives de développement de l'esca au niveau européen, cliquez ici) depuis quelques années était tombée sur les pépiniéristes qui n'ont eu de cesse d'expliquer en quoi ils ne pouvaient être tenus pour seuls responsables (pour relire l'interview d'Olivier Zekri (Pépinières Mercier) sur le sujet, cliquez ici). On s'éloigne donc d'une cause unique à la virulence des maladies du bois pour considérer un faisceau de causes favorisantes, parmi lesquelles, les pratiques culturales et notamment la taille (pour relire l'interview de François Dal sur le sujet, cliquez ici). Les recherches sur le réchauffement climatique ont permis de le relier également au développement des maladies du bois. Ainsi, lors du séminaire Laccave, le professeur Hans Schultz, président de l'Université de Geisenheim a également relié le développement spectaculaire de l'esca en Allemagne au réchauffement climatique. Le professeur Geneviève Teil de l'INRA de Versailles a dressé le même constat pour le développement de l'esca dans des zones viticoles fraîches et a également relié l'apparition et le développement du black rot en Alsace au réchauffement climatique. Reste à préciser de quelle façon le réchauffement et la modification du régime hydrique favorisent la diffusion des viroses, c'est en tous cas une piste pour comprendre leur expansion et parvenir à la limiter.
[Photo : Pr Hans Schultz ce 20 mars à l'amphi Lamour de Montpellier SupAgro (Anne Serres)]