ace à l'alerte nationale de pollution aux particules fines (toujours au-delà des seuils en Rhône Alpes et dans une partie du Sud-Ouest), le ministère de l'Agriculture vient de préconiser « aux agriculteurs de restreindre ou de reporter les épandages de fertilisants minéraux et organiques, ainsi que les travaux du sol ». Une recommandation moins impressionnante que la décision de circulation alternée, mise en place ce 17 mars en Île de France, mais qui a fait grincer les dents syndicales de la Coordination Rurale. Sur l'air de la chanson parisienne Il fait trop beau pour travailler, le syndicat voit dans cette recommandation « une incompétence notoire en matière d'agronomie » Alors que la météo clémente permet de nouveau aux viticulteurs de revenir dans leurs parcelles (lessivées par un hiver pluvieux), il paraît en effet difficile de « repousser davantage le travail dans les champs », alors « que la base du métier et de l’agronomie est de respecter la terre et donc de la travailler lorsque les bonnes conditions climatiques le permettent »
D'après le dernier rapport sectoriel du Centre Interprofessionnel Technique d'Etudes de la Pollution Atmosphérique, les activités agricoles et sylvicoles représentaient 52 % des émissions de particules totales dans l'air français en 2011. Si les émissions n'ont diminué que de 4 % en vingt ans, le CITEPA précise que « l’importance du secteur agriculture/sylviculture décroît d'autant plus que la granulométrie considérée est fine, les particules fines ayant la combustion pour origine principale alors que les travaux agricoles émettent généralement des particules à plus gros diamètre. »
[Illustration : granulés fertilisants parés à l'épandage, Vitisphere]