La valeur ajoutée générée dans l'agriculture ne permet pas de verser des salaires horaires de 22 francs » estime la Chambre Suisse d’Agriculture (organisation faîtière regroupant 25 chambres cantonales et 60 organisations sectorielles), rejetant l’initiative sur les salaires minimums proposée par l'Union Syndicale Suisse. Fixée par le Conseil fédéral au 18 mai, la votation sur le SMIC suisse suscite de fervents débats entre les partisans « d'un pays fort, des salaires justes » et ceux « d’un marché du travail libéral, qui contribue à maintenir le chômage à un faible niveau ».
« Dans la viticulture aussi » cette proposition de « salaire imposé à 22 francs de l’heure est à rejeter fermement » soutient la Fédération des Vignerons Vaudois, qui s'inquiète pour la compétitivité de sa filière, alors que l'initiative populaire « contre l’immigration de masse » a été adoptée le 9 février dernier (malgré les difficultés prédites pour « recruter plus de personnel suisse, en général surqualifié, qui veuille accomplir les nombreuses tâches difficilement mécanisables à la vigne et dans la cave »).
Si l'initiative était acceptée, le salaire horaire minimum suisse s'élèverait donc à 22 francs suisses (soit 18 euros), en France il est de 9,53 € brut selon l'INSEE. La Chambre Suisse d’Agriculture ajoute qu'une « unité de main-d’œuvre familiale dans l'agriculture gagne en moyenne 3 600 francs par mois, ce qui correspond à un salaire horaire avoisinant les 15 francs ».
[Illustration : détail d'une gravure du Moyen-Âge, tirée de l'exposition In vino veritas présentée au château de Grandson (Vaud, du 15 mars au 2 novembre 2014)]