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Vendanges tardives : début d'une série de mentions traditionnelles « galvaudées » ?
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Vendanges tardives : début d'une série de mentions traditionnelles « galvaudées » ?

Par Alexandre Abellan Le 14 mars 2014
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Vendanges tardives : début d'une série de mentions traditionnelles « galvaudées » ?
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aisi par l'Association des Viticulteurs Alsaciens, le Conseil d’État vient de rejeter leur demande « d'annuler pour excès de pouvoir le décret n° 2011-1621 ». Texte qui permet aux vignerons de Gaillac d'utiliser la mention traditionnelle ''vendanges tardives'' depuis le millésime 2011. « Le cahier des charges de l'AOC "Gaillac" subordonne l'utilisation de la mention "vendanges tardives" au respect de conditions de densité des parcelles et de titre alcoométrique équivalentes à celles requises dans les AOC Alsace, Alsace grand cru et Jurançon » estimait ce 26 février la plus haute juridiction administrative française, « il suit de là que le décret attaqué n'a pas, contrairement à ce que soutient l'association requérante, méconnu les conditions d'utilisation de cette mention » (cliquer ici pour lire l'intégralité du texte). Directeur de la Maison des Vins de Gaillac, Bernard Petiot est satisfait que cette affaire, qui durait depuis deux ans, soit arrivée à son terme juridique. Et que soit reconnue l'exigence qualitative des producteurs de Gaillac, « qui ont fait la synthèse des conditions de production les plus restrictives des cahiers des charges d'Alsace et de Jurançon ». Avec une barre placée aussi haut, il juge « infondée » la crainte que le décret de Gaillac n'ouvre une brèche pouvant généraliser la mention "vendanges tardives" à d'autres régions.

Un optimisme que ne partage pas Frédéric Bach, le directeur de l'Association des Viticulteurs d'Alsace. Précisant bien ne jamais avoir attaqué « les collègues de Gaillac ou la qualité de leurs produits », il dit s'être battu contre « l'interprétation par l'INAO de ce qu'est une mention traditionnelle ». Pour lui, cet arrêt du Conseil d'Etat ouvre une nouvelle ère : « avant, une mention traditionnelle était rattachée à une région (même si Jurançon a pu bénéficier de la dénomination ''vendanges tardives'', dans d'autres circonstances), désormais elle est banalisée. Il ne s'agit plus que d'un justificatif technique ! » Au-delà de la possible ouverture de la mention ''vendanges tardives'' aux vins liquoreux de régions en faisant la demande, Frédéric Bach craint « le galvaudage des mentions traditionnelles. Maintenant qu'elles ne sont plus liées à un respect de l'antériorité. Qu'est-ce qui empêche une région de demander l'utilisation des termes ''vin jaune'', ''vin de paille'' ou ''cru bourgeois'' ? »

Si la filière alsacienne ne portera pas plus loin le contentieux concernant la mention "vendanges tardives", elle souhaite en renforcer le cahier des charges régional. Après deux ans de réflexion, un dossier renforçant les conditions de production des vendanges tardives* a été déposé auprès de l'INAO en février. Cette révision porte notamment sur les densités de plantation (maximum 4 500 pieds/hectares), la hauteur de feuillage palissé (0,675 fois la distance de l'inter-rang), la richesse minimale en sucre des raisins (pour un TAV naturel minimum de 18°2 pour gewurztraminer et pinot gris, et 16°4 pour les muscats et riesling) et les rendements (55 hl/ha maximum). Accepté par le conseil national de l'INAO, le dossier attend désormais la validation de la Commission Permanente.

Avec une production annuelle de 1 000 hectolitres (tombée à 450 hl en 2013), les vendanges tardives de Gaillac restent bien en deçà du leader alsacien, qui produit en moyenne 30 000 hl de vendanges tardives (3 000 hl en 2013, le plus faible niveau enregistré depuis 1984)

 

 

* : ainsi que des sélections de grains nobles.

 

 

[Illustration : Commission interprofessionnelle des vins de Gaillac]

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Tous les commentaires (2)
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Herv? LALAU Le 19 mars 2014 à 09:45:06
100% d'accord avec M. Craoux. D'autant que la mention est allemande, à l'origine (Spätlese). On en trouve la trace dès 1775 en Rheingau. Alors que son enregistrement comme mention légale en Alsace (en français) ne date que de 1984. Si l'Alsace veut se réserver une mention, alors qu'elle la mette en alsacien sur l'étiquette! Là, personne ne pourra lui en contester la propriété. Plus sérieusement, la meilleure défense, et la seule qui vaille, c'est le contenu dans la bouteille et le cahier des charges qui encadre la mention. Et le sérieux des contrôles. Le reste, c'est du protectionnisme local. Et vive l'Alsace quand même!
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craoux Le 14 mars 2014 à 09:16:45
Pourquoi utiliser le terme de "galvaudage des mentions traditionnelles" ? L'Alsace n'est certainement pas la seule région viticole au Monde à savoir gérer un calendrier de vendange décalé ... En quoi le "respect de l'antériorité" pourrait-il être encore un argument juridique recevable quand il s'agit seulement de bloquer administrativement la concurrence.
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