lors qu'une nouvelle saison végétative s'apprête à démarrer, les services techniques régionaux tirent les derniers bilans de l'année viticole écoulée, et notamment de ses stratégies de lutte contre les maladies qui inquiètent tant les vignerons. Les deux derniers Bulletins de Santé du Végétal des chambres d'agriculture de Poitou Charente reviennent ainsi sur les maladies du bois (un observatoire est en place sur l'ugni blanc depuis 2003, cliquer ici pour en lire les derniers résultats) et, surtout, sur la lutte contre la cicadelle dorée, le vecteur du phytoplasme de la flavescence dorée. Touché depuis 1997 par cette maladie de quarantaine, le vignoble charentais a vu les parcelles contaminées progressivement migrer vers la façade atlantique. Après la campagne 2013, les trois hectares de vignes diagnostiquées « contaminées à plus de 20 % » se trouvaient en Charente Maritime. Ayant été arrachées comme le prévoit la loi, ces parcelles portent à une centaine d'hectares les surfaces arrachées depuis 1998 dans tout le vignoble charentais.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'actuellement les résultats de la lutte contre la flavescence dorée sont mitigés dans les Charentes : fin 2013, 49 communes sont toujours contaminées, 8 sont désormais touchées dans la zone de sécurité et 10 nouvelles ont été trouvées en dehors du Périmètre de Lutte Obligatoire (PLO). Comme le résume le BSV n°84, « la Flavescence n'est pas maîtrisée dans le vignoble charentais. Après avoir fortement infestée la Charente, elle s'est répandue en Charente maritime. Puis, après un travail d'assainissement en Charente, elle s'y réinstalle dans des communes situées hors du PLO. » Les techniciens des chambres d'agriculture et du FREDON restent cependant persuadés que « seule la prospection systématique du vignoble puis l’arrachage des ceps atteints permettra de contenir cette maladie ».
Cela tombe bien, le nouvel arrêté « relatif à la lutte contre la flavescence dorée de la vigne et contre son agent vecteur » impose, depuis le premier janvier, à « tout propriétaire ou détenteur de vignes [...] d'assurer une surveillance générale de celles-ci », ce qui rend la prospection obligatoire dans tout le vignoble, que les parcelles soient en PLO ou non. Pour détecter la flavescence dorée, une formation est cependant nécessaire, ainsi que des tests complémentaires en laboratoires (les symptômes pouvant similaires autre maladie de jaunisse : le bois noir). Pour répondre à ces coûts collectifs, le Bureau National Interprofessionnel du Cognac a mis en place une nouvelle Cotisation Volontaire Obligatoire pour lutter contre la flavescence dorée. Entériné le 13 décembre, l'accord interprofessionnel a fixé à 1,99 € HT par hectare apte à la production de vins de base de Cognac. Le PLO 2014 des Charentes devraient être connu courant mars, l'an dernier, 54 544 hectares avaient été placés en PLO (+ 7 % par rapport à 2012), ce qui entraîne une obligation passage d'insecticides.
[Illustration : carte des communes charentaises contaminées par la flavescence dorée (en rouge) et de la zone de sécurité (en jaune) ; Stop Flavescence Cognac]