édicament miracle contre l'alcoolo-dépendance pour les uns (à commencer par le regretté docteur Olivier Ameisen), traitement de contractures musculaires aux effets secondaires discutables pour les autres, le baclofène vient de revenir sur le devant de la scène. Alors que l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) devait autoriser temporairement l'utilisation du baclofène en juin 2013, mais cette autorisation « a été repoussée à l’automne, puis à janvier 2014 et maintenant courant premier semestre » vient de dénoncer une vingtaine de médecins alcoologues et représentants d'associations. Remettant le baclofène sous le feu de l'actualité avec leur tribune, ils défendent « le baclofène, un vrai traitement contre l'alcoolisme », qu'ils précisent être une pathologie et non « une faiblesse de caractère, ni un vice ».
Cette interpellation médiatique semble être sur le point de porter ses fruits, la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) devrait autoriser mi-mars le traitement des informations obtenues lors du processus de Recommandation Temporaire d'Utilisation (RTU). La radio FranceInfo annonce que cette autorisation pourrait être donnée dès ce 13 mars. Les signataires de la tribune « en attendant, nos patients peuvent mourir », estime qu'à l'origine de ces embûches administratives se trouve l'absence « d'intérêt commercial » pour les groupes pharmaceutiques, le baclofène étant une « vieille molécule » tombée dans le domaine public.
Si les pro-baclofène débattent sur les doses à autoriser, certains de leurs confrères se montrent plus réservés, comme le professeur Jean-François Bergmann (hôpital Lariboisière), qui a déclaré au Point que « ce médicament a été prescrit alors que son efficacité n'a pas été prouvée scientifiquement dans l'alcoolisme » et qu'il « existe des alternatives thérapeutiques ».
Mise à jour du 14 mars 2014 : la CNIL a bien autorisé ce 13 mars la mise en place d'un fichier de suivi pour le traitement (encore exceptionnel) de l'alcoolisme par le baclofène. La RTU devrait être prochainement annoncée, la question de son dosage étant désormais au coeur du débat.
[Illustration : ANSM]