vec une production estimée à 13,5 millions hectolitres d'AOP et IGP en 2013 (+5,7 % par rapport à 2012) le Languedoc-Roussillon fait figure de miraculé dans un vignoble français en manque de stocks et de vins du dernier millésime. C'est simple, « les acheteurs à la recherche de vins français doivent venir ici pour trouver des volumes » s'enthousiasme Jérôme Villaret (directeur du Comité Interprofessionnel des Vins du Languedoc), « grâce à la bonne récolte les disponibilités restent hauts, malgré la réduction des stocks en AOP et IGP ». Ayant la chance d'avoir des volumes lui permettant de couvrir à l'équilibre ses marchés, le Languedoc avait le sourire lors du salon Vinisud. Ce qui satisfait on ne peut plus le président du CIVL, Frédéric Jeanjean. Pour lui, 2013 est une « année extraordinaire, en quantité et en qualité : tous les voyants sont au vert. La demande de vins est forte, et les transactions sont en avance sur les marchés du vrac en AOC et IGP. »
Cet optimisme est en effet soutenu par bonnes tendances du marché, notamment à l'export, où les performances affichées reviennent aux niveaux d'avant-crise (3,4 millions d’hectolitres de vins AOP et IGP du Languedoc-Roussillon expédiées, pour un chiffre d'affaires de 723,5 millions d’euros). La reprise du marché anglais en est un signe pour Jérôme Villaret, qui note « qu'après une longue période où ce marché était tourné vers les cépages (et où les IGP Pays d'Oc nous ont permis de tenir le coup), il se sophistique désormais et demande (toujours avec un bon rapport qualité/prix) des ''blends'', auxquels correspondent nos AOP et IGP de territoire. » Notant le développement prometteur du marché américain, Elodie Le Dréan (Sud de France Développement) explique que si « les exportations languedociennes suivent la tendance nationale en volume, elles les dépassent en valeur. Cette tendance à la valorisation de l'offre est soutenue par nos actions à la maison Sud de France de New York, qui porte, comme à Shanghai, notre développement sur un marché à fort potentiel. » Si le marché chinois reste la première destination export des vins du Languedoc-Roussillon en valeur (l'Allemagne occupe la première place en volume), il a marqué le pas en 2013. Frédéric Jeanjean estime qu'un « palier a été atteint, mais seulement pour repartir de plus belle : une classe moyenne est en formation ! »
Permettant à la filière languedocienne de faire le point sur le millésime et sa campagne de commercialisation, le salon Vinisud a également donné à Sud de France l'occasion de présenter une « innovation, la première plate-forme régionale de mise en relation entre producteurs [NDLR adhérents à la démarche Sud de France] et acheteurs » explique Pascal Barbe (Sud de France Développement). Si le Wine Hub de Sud de France n'est pas le premier site du genre (le salon Vinipro a lancé une plate-forme très similaire le mois dernier), il se donne pour ambition de faire la synthèse des réseaux sociaux grands publics et de l'offre professionnelle existante (le site canadien Global Wine and Spirit, la plate-forme WineAlley du Crédit Agricole...). Les producteurs pourront utiliser le site pour présenter leurs vins, actualités et promotions, tandis que les acheteurs du monde entier* pourront suivre les infos des domaines qui les intéressent et passer des appels d'offre quand ils chercheront des vins (qu'ils soient conditionnés ou en vrac). Dévoilé ce 25 février à Montpellier, cette plate-forme se donne pour objectif de rassembler 450 entreprises et 500 à 600 comptes d'acheteurs d'ici la fin de l'année.
* : avant de donner l'accès complet au site à un acheteur, Sud de France vérifie par la Compagnie Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur (COFACE).
[Photo : aperçu du stand Sud de France au salon Vinisud]