lors que l'Hexagone vient de connaître un mois de janvier à la douceur record, les vignerons français se font du mauvais sang à l'idée d'un gel de printemps. Leurs camarades chiliens peuvent aujourd'hui témoigner des ravages du gel d'octobre 2013, qui avait déclenché un état d'urgence agricole (avec des températures jamais vues depuis 1991) et surpris au débourrement chardonnay et pinot noir. A la veille des vendanges, le constat est sans appel dans les vignes chilienne : 2014 mettra un terme à la série de records de production établis en 2012 et 2013. Le quotidien économique El Mercurio estime que la production chilienne de vins pourrait diminuer de 20 % en 2014. Mécaniquement, le cours des raisins devrait bondir, jusqu'à 50 % pour le chardonnay qui reste le cépage le plus touché par ce gel précoce. La revue Harpers rapporte ainsi que certains producteurs de chardonnay dans la vallée de Casablanca (la première région productrice de vins du pays) s'attendent à des réductions de 60 à 70 % de leur production.
En plus de ce petit millésime et des taux de change défavorables, les vignerons chiliens s'inquiètent également d'un futur projet gouvernemental de hausse de la fiscalité des boissons alcoolisées. Le quotidien La Tercera rapporte en effet que la nouvelle présidente du Chili, Michelle Bachelet (élue en décembre 2013, entrant en fonction en mars 2014), avait prévu dans son programme électoral de créer une « taxe spécifique aux boissons alcooliques, proportionnelle au volume d'alcool pur de chaque type de boisson, le taux étant calé sur la moyenne établie dans les pays de l'OCDE ». Le vignoble chilien se mobilise contre cette fiscalité qui toucherait la « seule boisson responsable ».
[Photo : Vallée d'ElQui, Wines of Chile]