ngluée dans la boue et tourmentée par les froides averses libournaises, la foule de vignerons et étudiants venus à la démonstration de matériels de travaux d'hiver n'avaient qu'une seule idée en tête : comment passer le moins de temps à tailler, à la merci des éléments ? Organisé par la fédération des CUMA de Gironde, cet après-midi technique n'offrait pas les meilleures conditions de travail (bois verts et humides, terrains détrempés...), mais le vignes du lycée viticole de Libourne-Montagne ont permis de passer au banc d'essai une palette des outils à disposition.
Le plus classique de ces matériels est la prétailleuse. Mais c'est la tireuse de bois Provitis VSE 430 (vendue 23 700 euros HT) qui attirait toutes les attentions, et a fait sensation, en rupture avec les prétailleuses. Inventée par vigneron de Saumur (Jean-Yves Dézé, qui était descendu de Loire pour piloter son engin), ce matériel met en action trois éléments (un disque extérieur, un chaîne de transfert et des roues d'extraction) pour mécaniser ce geste qui était jusque là manuel : tirer les bois. Il est à noter qu'avec un poids de 800 kilogrammes, cette tireuse nécessite un tracteur conséquent. S'inspirant d'un tête de broyage néo-zélandaise, la tireuse de bois de Ero Binger (40 000 euros HT). Un avantage de ces tireuse est également de pouvoir concentrer en un passage à la vigne toute l'opération de nettoyage de la taille, une broyeuse pouvant être couplée à ces tireuses de bois. Cependant, le mode de conduite (et de taille) doit souvent être adaptée à ces matériels (notamment le système de palissage pour la tireuse Ero).
A mi-chemin entre la prétailleuse et la tireuse de bois, la dévrilleuse permet de faciliter le tirage des bois, en cassant les vrilles pour les désolidariser des fils de palissage, Braun en présentait un modèle (14 000 euros HT). Si les broyeurs se sont généralisés, des alternatives apparaissent avec les opportunités de valorisation des bois de taille, en granulés, bois de chauffage, compost (pouvant permettre le traitement des effluents viti-vinicoles)... Dominique Sulslikof présentait ainsi son broyeur récupérateur (16 000 euros HT), qui permet de stocker au sec les bois finement broyés. Sur cette niche, CAEB International propose un presse à sarment (de 17 500 à 23 000 euros HT), qui rejette au bout du rang les bois de taille compactés sous forme de fagots de 25 à 30 kilos (long de 60 centimètres, avec un diamètre moyen de 40 cm). Pouvant produire en moyenne 300 fagots par jours, ce matériel présente l'originalité d'être porté, ce qui en facilite le maniement.
[Photo : ce 13 février à Montagne, la tireuse de bois Provitis VSE 430 (en haut à gauche), la tireuse à bois ERO (en haut à droite) et la dévrilleuse Braun (en bas)]