Didier Vazel : « la certification environnementale est une opportunité pour le vignoble, si elle est soutenue »

son origine, à la fin des années 1990, l'association Nationale Terra Vitis Å“uvrait pour une viticulture intégrée. Dans la décennie suivante, il était question de viticulture raisonnée, puis de viticulture durable suite au Grenelle Environnement. Désormais, c'est le concept d'agro-écologie qui est à la mode. Président de l'Association Nationale Terra Vitis, Didier Vazel a suivi de près ces modes. Il regrette que « l'agriculture raisonnée n'ait pas été plus développée. En se reposant par une communication par l'agriculteur pour l'agriculteur, les consommateurs ont été oubliés et ça n'a pas pardonné... Cette certification était mal née et mal portée. »

Cette mauvaise expérience ne l'empêche pas de croire, et de soutenir, le développement des certifications environnementales issues du Grenelle de l'environnement (Terra Vitis bénéficiant depuis l'été dernier d'une certification équivalente au niveau 2 en Haute Valeur Environnementale). Même si le vigneron angevin (Domaine de Brizé) est maintenant plus pragmatique : « c'est une vraie opportunité, mais c'est toujours pareil : le gouvernement a mis quelque chose en place qu'il n'est pas sûr de soutenir ». Une situation en effet paradoxale pour des dispositifs de développement durable.

Fondée en 2001, l'association nationale Terra Vitis s'inscrit dans la durée grâce à son itinéraire technique détaillé, reposant sur un cahier des charges mis à jour annuellement (accompagné de fiches facultatives) et contrôlé par des organismes certificateurs. « Notre force, c'est de mettre autour de la table des producteurs de tout le vignoble et de créer un véritable réseau de partage d'expériences » estime Didier Vazel. Dans le cas des maladies du bois, il ressortirait ainsi que « l'utilisation de sécateurs électriques retirant tout ressenti de la force et conduit à des pratique de taille mutilantes et agressives. Le respect des flux de sève et la prise en compte des cônes de dessèchement atténue la sensibilité des pieds. »

Regroupant 530 adhérents (pour 11 000 hectares de vignes), l'association Terra Vitis va créer en 2014 une antenne dédiée à l'Alsace. Des branches à Jura et à Madiran devraient également voir le jour, rejoignant respectivement les antennes de Bourgogne-Beaujolais et de Bordeaux-Sud-Ouest.

 

 

[Photo : Didier Vazel lors du salon des Vins du Val de Loire, ce 2 février]