ur les onze mois de l'année 2013, la Bourgogne n'a que légèrement exporté plus de vins en valeur (+0,3 %). Mais cette petite hausse suffit à battre le précédent record, qui ne datait que de 2012. 2013 marque de nouveau une bonne performance des vins de Bourgogne sur le marché domestique, avec 36,4 millions de cols vendus dans la grande distribution (hors hard-discount), pour un chiffre d'affaires de 242 millions d'euros sur l'année mobile se finissant en octobre 2013. Face à ces prouesses, le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne adopte une position nuancée. se félicitant des belles valorisations à la commercialisation, mais s'inquiétant d'une disponibilité décroissante à la production.
Les deux phénomènes sont évidemment liés, les faibles volumes récoltés ces derniers millésimes attisant la montée en gamme de la demande. Le prix moyen d'un vin bourguignon exporté a augmenté de 27 % depuis 2010. Lors d'une dégustation en primeur du millésime 2012, Adam Brett-Smith (directeur de Corney & Barrow) confiait à la revue Drink Business que malgré ces tensions, « les producteurs ont été responsables et ont rendu négligeable l'impact sur les prix des petites récoltes. Contrairement à la volatilité des prix à Bordeaux... »
Si des marchés affichent toujours une demande soutenue (Etats-Unis, Scandinavie, Belgique, Chine...), cette conjoncture a vu certains marchés traditionnels décrocher. C'est notamment le cas du Royaume-Uni et du Japon, qui affichent une baisse de leurs importations bourguignonnes en volume (les hausses des taxes dans le premier cas et la dévaluation de la monnaie nationale dans le second jouant également). Selon le BIVB, le déséquilibre entre l'offre et la demande serait le plus tendu pour les crémants de Bourgogne.
[Photo : BIVB]