nscrite dans le droit constitutionnel de la Confédération Helvétique, la neutralité n'est pas un vain mot en Suisse. Et prendre parti dans un débat public ne signifie ainsi pas prendre une position politique. Se dégageant de toute « position partisane », c'est tout le message de la Fédération Vaudoise des Vignerons qui se basent sur « les éléments strictement en lien avec les intérêts de notre secteur économique » pour « recommander le rejet de l'initiative de l'Union Démocratique du Centre ». Intitulée « contre l’immigration de masse », cette initiative populaire demande une révision de la politique migratoire de la Suisse, en limitant notamment la libre circulation des citoyens européens (la Suisse étant membre de l'espace Schengen depuis 2008). S'opposant à toute idée de plafonnement des autorisations de séjour, la Fédération Suisse des Vignerons juge ces mesures « inapplicables pour un secteur économique nécessitant une main-d’œuvre nombreuse, saisonnière et ponctuelle », alors qu'il est « difficile de recruter plus de personnel suisse, en général surqualifié, qui veuille accomplir les nombreuses tâches difficilement mécanisables à la vigne et dans la cave ». Soumise au vote populaire ce 9 février, cette initiative serait rejetée par une majorité des Suisses selon les derniers sondages.
Il est à noter que la filière viticole ne s'est pas toujours opposée aussi vigoureusement au principe des contingents, notamment dans le cas de l'importation des vins, par les professionnels comme les particuliers. Lors de la révision de l'article 65 de l’ordonnance sur les douanes, les représentants de la filière ont ainsi rejeté la proposition de l'Administration Fédérale de monter la franchise des vins importés à 20 litres par jour et personne. Ce contingent reste finalement limité à 2 litres de vin par jour.
[Illustration : bulletin de vote du 9 février 2014, UDC]