ors du dernier salon Sitévi, les machines à vendanger étaient flambant neuves, toutes rutilantes qu'elles soient jaunes, rouges, oranges ou bleues... En parallèle de ces présentations rutilantes, les Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole avaient une démarche bien plus pragmatique, avec la présentation de leur « première étude consacrée aux machines à vendanger ». Administrateur de la Fédération Nationale des CUMA, Claude Vanneau espère que cette publication ne sera pas la dernière, à comparer les « coûts de revient et de fonctionnement et les caractéristiques techniques des matériels de nos CUMA ».
Car le premier enseignement de ce travail national (13 fédérations régionales pour un échantillon de 181 machines à vendanger) est le portrait national de l'équipement des CUMA. Sans être représentative, la machine à vendanger moyenne de cette étude a 3 ans, vendange 100 hectares chaque année et a coûté 129 000 euros à l'achat (en neuf). On notera également qu'une machine à vendanger sur cinq est polyvalente, notamment pour le prétaillage et les travaux en vert (traitement de 120 hectares en moyenne). L'étude des CUMA note que « la pulvérisation sur porteur reste peu développée (11 %), compte-tenu des contraintes liées aux fenêtres de traitement » qui empêche la généralisation de cet usage supplémentaire, qui permettrait pourtant « de valoriser la puissance du porteur, mieux qu’avec d’autres outils ».
Mettant de côté les coûts de carburant et de main d'œuvre, le coût moyen d’une machine à vendanger pour une CUMA est de 223,50 €/ha (avec l'hypothèse d'un amortissement sur 8 ans). Les frais d'entretien représentent 15 % du coût d'une machine à vendanger (3 323 €/an), essentiellement en terme de pièces (notamment sur la tête de récolte). D'après cette étude, « le ratio coût d’entretien /nombre d’hectares » est optimisé pour une surface totale traitée de 80 à 100 hectares.
Les CUMA ne s'intéressent pas qu'aux coûts, mais aussi à la qualité des matériels embarqués sur les machines à vendanger, à commencer par les systèmes de tri de la vendange à la parcelle (qui font bondir les prix de vente à plus de 200 000 euros). Le 3 octobre, la CUMA de Gironde organisait ainsi des tests sur le terrain sur les principales machines du marché (Ero, Grégoire, New Holland et Pellenc). Si les constructeurs reprochent à cette méthode de ne pas être aussi rigoureuse que celle de l'Institut Français de la Vigne et du Vin (et d'avoir été faussée par la pluie), il ressort que les performances de tri embarqué sont très similaires : à plus de 99 % d'efficacité, malgré une « qualité de vendange en situation difficile » notait Marc-Antoine Beauvineau (CUMA Gironde).
[Photo : FNCUMA]