a Confédération Helvétique vient de confirmer sa volonté de sanctuariser ses vins d'Appellation d'Origine Contrôlée, refusant à ses vins de pays et de table la possibilité d'étiqueter le millésime ou les cépages. Initialement, la révision annuelle de la législation sur les denrées alimentaires proposait d'ouvrir ces mentions aux vins suisses, afin de se caler sur la législation européenne (segmentant les vins en AOP, IGP et VSIG depuis l'été 2009). Faisant l'écho aux revendications des vignerons de Vaud et de Genève, la Chancellerie d'Etat du Canton de Neufchâtel a critiqué cette révision « de la distinction entre catégories de vin [qui s'en trouverait] affaiblie ». Lors des consultations, la Société des Encaveurs de Vins Suisses et l'Association Nationale des Coopératives Viti-vinicoles suisses ont demandé le statu quo, estimant que « cela nuirait considérablement aux vins AOC et IGP [...]. Nous pourrions voir fleurir des Syrah, Petite Arvine, Chasselas, Pinot Noir etc. produit de manière anarchique sans contrôles et sans contraintes ce qui décrédibiliserait les AOC et IGP tout en augmentant le volume produit. »
Le législateur a finalement suivi ces revendications. La Fédération des Vins Vaudois se réjouit de cette décision qui « permettra de nous distinguer des vins importés et de faire savoir que notre catégorie Appellation d’origine contrôlée ne souffre d’aucune concession, elle reste la catégorie reine ! » Les vins européens ne sont pas concernés par ces articles et peuvent toujours préciser cépages et millésime lors de leur importation en Suisse.
[Illustration : Création Vitisphere]