ors de l'inauguration de la septième édition du salon VS Pack (parc des expositions de Cognac), les officiels abordaient plus ou moins frontalement la décroissance des expéditions de cognacs. Il s'agissait de « consolidation » pour le président de la Chambre du Commerce, de « ralentissement » pour le maire de Cognac, de « repli » pour la vice-présidente du Conseil Général... Si les perceptions différent, à la marge, le consensus se fait quant à l'origine de ce retournement de situation : la Chine n'est plus le premier relai de croissance. Depuis le printemps, les difficultés s'amoncellent en effet sur ce marché : phtalates (qui poussent les maisons à passer aux tuyaux en inox, à bannir les résines époxy...), changement de gouvernement (mettant un coup d'arrêt aux cadeaux d'affaires et portant les stocks à saturation) et pour finir le lancement d'enquêtes anti-dumping et anti-subventions (pour en savoir plus, cliquer ici).
Les grandes maisons de Cognac sembleraient plus touchées que les petites, mais tous les fournisseurs gravitant autour de Cognac ont senti le vent tourner. Accusant une diminution de 10 % de ses ventes de bouchons à tête, Christophe Lebbe (Amorim Cognac) juge que « les ventes de cognacs ont toujours été cycliques, chinois ou pas chinois. Le développement d'innovations est actuellement restreint, surtout en comparaison avec l'euphorie de 2008-2012. » Si l'activité de mise en conformité de matériels anciens témoigne de cette tendance à l'économie, François Lalut (robotique CITF) reste optimiste, croyant que cognac est arrivé dans une « période de croisière avec croissance atteinte ». Malgré la conjoncture difficile, il estime que l'innovation, via la production d'outils modulables sur mesure dans son cas, garde le vent en poupe. Pour lui les « sous-traitants ont toujours des besoins de flexibilité pour proposer de nouveaux packagings et répondre à de nouveaux marchés ».
Il est à noter que si la situation des spiritueux de Cognac se dégrade, elle reste favorable par rapport aux vins. En exposant à VS Pack, Nathalie Audibert (étiquettes Clos Saint-Emilion, groupe Barat) affichait ainsi sa volonté de diversifier ses activités, face aux perspectives de la petite récolte bordelaise. Selon, elle « la filière de Cognac semble toujours bouger» et être réceptive aux nouveautés. Comme le double papier sur une étiquette développé par l'entreprise. « Cette innovation permet d'économiser sur la sérigraphie en mettant sur un seul glassis, et un seul passage à l'étiqueteuse, deux papiers différents ». Utilisé par les vins Bernard Magrez, ce double papier a été récompensé par un prix : Spiripack. Organisateur de VS Pack, Jean-Christophe Boulard (Atlanpack) explique que le lancement de ces prix de l'innovation (en plus des prix des étudiants en design) marque l'âge de raison du salon, en le densifiant. Prochaine étape dans cette démarche de professionnalisation, la Spirit Valley devrait être formalisée en janvier 2014, afin de passer « d'un territoire d'expertise à un contenant permettant de l'ingénierie financière » précise Jean-Christophe Boulard.
Le salon VS Pack accueille 103 exposants sur 3 jours, plus de 3 000 visiteurs sont attendus.