n France, la cause est entendue : le mille-feuille réglementaire environnemental ne cesse de s'épaissir, pesant sur la compétitivité de la filière viticole par rapport à une concurrence sans entrave. Cette idée reçue serait loin d'être vrai si l'on en croit les premiers résultats d'une étude de internationale (et multi-filière) commanditée par la Commission Européenne. Lors de ce Sitévi 2013, le professeur Etienne Montaigne (Montpellier SupAgro) jouait les « affreux économistes, se demandant : combien coûtent les mesures écologiques ? » Mettant de côté les bénéfices environnementaux collectifs, les chercheurs ont identifié le détail des charges actuelles. Ils ont également répertorié les textes en vigueur (pour les cas européens : directive nitrate, bonnes pratiques...) pour monter un scénario fictif sans réglementation environnementale dans plusieurs vignobles et en se limitant à un panel réduit d'exploitations types.
Cette simplification méthodologique aboutit statistiquement à des résultats qualitatifs et non quantitatifs, précise d'emblée Etienne Montaigne. « Mais, avec ces précautions, les ordres de grandeur sont justes, ainsi que la vision des premiers impacts » ajoute-t-il. Ils sont de plus particulièrement surprenants. Pour l'exploitation ''type'' du Languedoc (20 hectares à 4 000 pieds/hectare, avec une vente intégralement en vrac), le surcoût due à la réglementation actuelle est de 4 %. Pour comparaison, il de +2 à 3 % pour l'Espagne et l'Italie. Plus étonnant, les coûts en « Australie sont élevés de 8 % » rapporte Etienne Montaigne, « le phénomène majeur réglementaire environnemental y est le coût de production élevée liée au droit d'usage de l'eau ».
[Photo : détail des premiers résultats de l'étude Impact de la réglementation environnementale sur les coûts de production en viticulture ; IHEV]