Science et poésie…

lors que la saison des salons techniques bat son plein… (VITeff, SIMEI, aujourd’hui SITEVI, bientôt VS Pack, puis SIVAL...), il est utile de relire le livre d’Emile Peynaud le Vin et les jours pour se rappeler que la filière du vin est matière à innovation, même si ses opérateurs sont souvent réticents. En France, on parle toujours de filière et non d'industrie viticole.
Emile Peynaud trouvait les origines de cette réticence à la fois chez le consommateur (« sans doute parce qu'il s'imagine que c'est la Nature qui fait le vin, le profane reçoit mal les mots qui suggèrent de manière trop précise une ingérence de la main de l'homme ») et chez le producteur (qui « entretient l e mythe du vin qui, en quelque sorte, se fait tout seul en bannissant soigneusement de son vocabulaire commercial les mots suspects qui pourraient laisser croire qu'il en est l'auteur »). Heureusement, les nouveaux enjeux de la vitiviniculture durable remettent en cause ces postures traditionnelles et ouvrent la voie aux transferts de l'innovation. De nombreuses démarches alternatives, par exemple, pour la réduction des intrants en témoignent : cépages résistants, contrôles et réglages des pulvérisateurs,...).
Ce qui importe au final, comme le disait si bien Emile Peynaud, c'est que le vin reste « à l'évidence un amalgame unique de science et de poésie ».