et été, les orages de grêle auront balayé le vignoble français et marqué à vif un millésime déjà compliqué. Premier vignoble ravagé par la grêle cette année, Vouvray a pansé ses plaies et pense désormais à « des solutions préventives contre la grêle ». Président de l'AOC, Jean-Michel Pieaux nous confiait son désir d'élargir à l'Indre et Loire l'utilisation du « système performant de diffuseurs d'iodure d'argent, qui est utilisé dans le département voisin du Loir et Cher » (pour lire l'intégralité de son interview, cliquer ici). Cet intérêt pour les générateurs anti-grêle est partagé par « de nombreux secteurs, qui souhaitent élargir un réseau existant comme à Vouvray, ou créer une association départementale comme en Bourgogne » déclare Claude Berthet, directrice de l'Association Nationale d'Etude et de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques (ANELFA).
Sous la protection de 90 générateurs d'iodure d'argent, la région de Cognac (43 en Charente et 47 en Charente-Maritime) semble pour sa part avoir été épargnée. Pour Frédéric Joseph (technicien à la Chambre d'Agriculture de Charente), « la lutte anti-grêle a son efficacité et permet de maximiser la protection ». Si elle est efficace, cette protection est cependant limitée. Malgré 111 générateurs, le vignoble girondin a en effet été fortement touché par la grêle ce deux août. Claude Berthet précise d'abord que « ces dispositifs en place ne permettent pas de supprimer la grêle. Les orages du deux août se déplaçaient de plus très rapidement, ce qui nécessitait un ensemencent très rapide. Et peut-être que le maillage n'était également pas assez suffisant. » Pour réduire de manière optimale les dégâts de grêle, l'ensemencement des nuages par l'iodure d'argent doit être précoce, pour que les noyaux glaçogènes artificiels se répartissent dans la zone d'un générateur. « Lors de période à risque de grêle, l'ANELFA demande aux opérateurs d'actionner les générateurs trois heures avant l'orage » ajoute Frédéric Joseph.
Avec un réseau anti-grêle de 700 générateurs d'iodure d'argent sur une quinzaine de départements, l'ANELFA couvre essentiellement le Sud-Ouest, le Centre et une partie de la Vallée du Rhône. La Coordination Rurale estime qu'il s'agit d'une alternative aux assurances actuellement demandées par une partie de la filière. Pour le syndicat agricole, « parler d'assurance-revenu sur un métier aussi technique que la viticulture, c'est créer une assurance qui sera toujours déficitaire », la Coordination Rurale prône « la prévention plutôt que l'assurance ».
[Photo : générateur anti-grêle, Chambre d'Agriculture de Charente]