e trois octobre, le vignoble du château de Vergnes (propriété du groupe Univitis) accueillait une véritable fashion week du machinisme viticole. Orchestré par la CUMA de Gironde, le défilé des dernières machines à vendanger à la mode présentait la série 6 000 automotrice de ERO, la G 7 automotrice de Grégoire G.7, la Braud 9 000 automotrice de New Holland et deux modèles de Pellenc : la classique série tractée 8 000 et le modèle flambant neuf Optimum. Dernière née automotrice de Pellenc, l'Optimum attirait les feux du podium, étant dévoilée en avant-première aux professionnels bordelais (la présentation officielle étant prévue pour le Sitévi). Elle brillait d'autant plus que le constructeur New Holland a préféré ne pas montrer son système Opti-grape, concurrent annoncé du Selective Process 2 de Pellenc.
Au-delà de la parade rutilante des innovations, cette journée était l'occasion de tests pratiques (pertes aux sols, efficacité du tri embarqué...). Animateur Agroéquipement à la Fédération des CUMA de Gironde, Marc-Antoine Beauvineau expliquait que « les viticulteurs attendent des rendements mesurés sur leur terrain, pas des essais scientifiques. Surtout cette année où le matériel sera utilisé au minimum, mais doit l'être à l'optimum. » Les essais au vignoble ne pouvaient être plus en proches de la réalité viticole bordelaise, se déroulant sous la pluie et sur des rangs de merlot marqué par la coulure et le millerandage (photo ci-contre).
Plus que les performances du tri embarqué, le leitmotiv des présentations des machines à vendanger était la gestion énergétique, avec une « intelligence embarquée pour réguler la consommation d'essence » dans le cas du modèle New Holland et une « gestion du régime moteur adaptée en permanence selon l'utilisation » pour Grégoire. Ainsi que le confort de l'utilisateur avec une « cabine insonorisée et vue à 360 ° » pour Ero et une « cabine totalement redessinée » pour Pellenc. Directeur commercial pour Pellenc, Damien Debuf définit en effet Optimum comme un « modèle entièrement neuf, marquant une nouvelle génération de machines à vendanger », de sa tête de récolte au secouage revisitée à la plate-forme déportée pour faciliter le lavage (voir photos ci-dessous).
Les constructeurs ayant réalisé beaucoup d'effort pour le tri embarqué, il semble de plus en plus difficile d'affiner significativement ces performances. Si Ero propose une nouvelle table de tri embarquée (développée en partenariat avec Bucher Vaslin), le constructeur allemand mise sur d'autres options pour se démarque de la concurrence. Notamment « le gain de temps. Nous sommes les seuls à proposer une vitesse sur route de 40 km/h » précise Thomas Junck (technico commercial ERO). Homologué par la Direction Régionale de l'Environnement (DREAL), la série 6 000 ERO présente ainsi un frein au pieds et des suspensions.
A voir si les prix de ces gravures de mode achèveront de convaincre les intéressés : 210 000 euros pour l'Optimum de Pellenc, 160 à 200 000 euros selon les options pour Ero.