our partie financés par les royalties de la marque ENTAV INRA, les derniers résultats de recherche de l'Institut Français de la Vigne et du Vin étaient tout naturellement présentés lors du dernier congrès de la Fédération Française des Pépiniéristes Viticoles. Pascal Bloy (directeur du pôle national Matériel Végétal de l'IFV) s'est notamment arrêté sur les travaux concernant le traitement à l'eau chaude des bois et plants de vigne, dans le cas de la flavescence dorée. Au cœur des difficultés d'entente entre la filière du vin et celle de la pépinière vitiole, la polémique était ici mise de côté pour aborder la seule efficacité du traitement des plants à l'eau chaude, en fonction des couples de temps et de température.
A partir de tests sur des boutures inoculés en serre, il apparaît que le barème actuellement défendu par la Direction Générale de l'ALimentation (50°.C pendant 45 minutes) est bien efficace pour détruire les phytoplasmes de la flavescence dorée et du bois noir. Mais d'autres barèmes plus faibles (notamment 450.C pendant 38 minutes) seraient également efficaces pour la flavescence dorée. Avec ces essais, Pascal Bloy a également constaté que « la remise en chambre froide des plants après le traitement permet une meilleure reprise que dans le cas d'une plantation immédiate. De même, plus la plantation est tardive et plus il y a un retard de végétation. Mais avec un climat comme celui de 2013, il était difficile de planter plus tôt... » La réhydratation des plants n'apporterait quant à elle aucun effet significatif.
Reconnaissant l'efficacité des traitements, les pépiniériste souhaitent une révision à la baisse des barèmes t-T. Mais ils n'en restent pas moins réticents, sans pour autant être opposés. Alors président de la FFPV, Gilbert Jenny rappelait que « les pépiniéristes veulent bien réaliser ces traitements, mais seulement si cela est bien nécessaire. Ils conduisent à une pertes de 2 à 3 % de plus des reprises, ce qui a un impact encore supérieur sur le chiffre d'affaires. Il ne faut pas dire trop vite que le traitement à l'eau chaude n'a pas d'incidence ! » La crainte d'un matériel végétal fragilisé est partagé par la majorité des pépiniéristes, qui craint que le ministère n'opte pour une obligation de traitement systématique par principe de précaution. Privilégiant une obligation de traitement réservée aux seules zones à risque de flavescence dorée, la pépinière viticole reste également sceptique quant à sa responsabilité dans la propagation de la flavescence dorée.
[Illustration : Traitement du matériel à l’aide d’une unité de traitement à l’eau chaude de type RECS, Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture]