près un détour en Bourgogne avec Arnaud Ente en 2013, Michel Bettane et Thierry Desseauve reviennent en Côte du Rhône pour désigner la personnalité du vin français de l'année 2014. En 2012 l'homme de l'année était en effet une femme rhodanienne : Christine Vernay (Domaine Georges Vernay). Passant des coteaux de Condrieu à la colline de Tain l'Hermitage, le duo de dégustateurs vient de sacrer Michel Chapoutier (maison M. Chapoutier).
Si Michel Chapoutier partage avec Christine Vernay un ancrage aussi familial que viscéral dans les côtes du Rhône septentrionales, le gourou du vin est présent tout le long de la vallée du Rhône, ainsi que sur une bonne partie du bassin méditerranéen. Il représente ainsi 6 millions de cols, de propriété ou de négoce, provenant du Roussillon comme de l'Alsace (sans oublier l'Australie où il a fait ses premières armes de winemaker). Malgré cette profusion d'appellations et de sélections, Michel Chapoutier défend avec verve les terroirs. Refusant de limiter ses vins à une gamme sous marque ombrelle, il se fait le chantre du terroir en définissant la griffe M. Chapoutier comme la signature d'un tableau dicté par la parcelle, le climat et la tradition viticoles.
Comme ses étiquettes en braille, Michel Chapoutier ne manque pas de relief. Surtout lorsqu'il prend une position, généralement aussi franche que tranchée. Ayant inscrit la maison familiale en biodynamie en 1991, il est tout simplement excédé par les vins naturels et la tendance des vins sans sulfites ajoutés. Pour lui « le vin est une étape intermédiaire d'un processus naturel de fermentations spontanées, on s'y arrête de manière forcément artificielle », comme il le confiait récemment aux abonnés de Vitisphere (pour lire l'intégralité de l'interview, cliquer ici).
[Portrait de Michel Chapoutier sur la colline de Tain l'Hermitage : M. Chapoutier]