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algré la guerre civile qui fait rage depuis deux ans, des vignerons syriens se battent pour continuer à exporter leurs vins. C’est le cas du domaine viticole Bargylus, créé en 1998 par la famille Saadé et le consultant français Stéphane Derenoncourt (pour en savoir plus cliquez ici). Il y a quinze ans, leur but était de faire renaître les antiques vignobles de l'Orient. La famille Saadé, également propriétaire du Château Marsyas au Liban, a fait appel à un autre français, l’architecte Serge Lansalot afin de dessiner la cave de Bargylus.
Le domaine syrien fait maintenant face à de nombreuses entraves pour exporter ses vins, alors qu'ils étaient autrefois présents au Royaume-Unis, au Liban, en Jordanie, en Irak et en France. Ils étaient alors transportés par voie terrestre vers la frontière libanaise, mais au vu des conflits, le trajet emprunté est devenu impraticable. Sandro Saadé a expliqué au magazine britannique Harpers que « les vins sont maintenant transportés à Lattaquié [port syrien], où ils sont réfrigérés, puis expédiés à partir de Port-Saïd [Egypte] vers Beyrouth [Liban], jusqu’en la Belgique où nous avons notre entrepôt. Oui, c'est un long voyage, mais c'est le seul moyen. Nous nous devons d’être inventifs. »
Le terroir du vignoble de Bargylus (une dizaine d’hectares) est argilo-calcaire, à 900m d'altitude, avec un encépagement composé à 40 % de syrah, 35% cabernet sauvignon, et 25% de merlot. Aujourd’hui les deux vins (un cabernet sauvignon et un chardonnay) sont produits à plus de 4 000 caisses par an. En France on peut retrouver ces vins chez les cavistes parisiens (Lavinia, Caves Legrand...).
[Source : Harpers ; Photo : Domaine Bargylus]