a météo fraîche et pluvieuse de ce printemps 2013 aura non seulement ralenti le développement végétatif du vignoble, mais également la consommation française de rosés. Au caveau, de nombreux vignerons ont pu noter une diminution directe des ventes de rosés (mais pas forcément des visites). Les transactions de vrac ont également été affectées par une phase d'attentisme des opérateurs, comme a pu le constater Philippe Janvier (FranceAgriMer) pour le cas précis des échanges de rosés IGP sans mention de cépage.
Président l'Interprofession des Vins du Rhône, Christian Paly estime globalement « qu'en mai et juin, le marché français a marqué le pas au niveau de la consommation de rosés. Ce qui n'a pas été le cas à l'export où la demande est restée dynamique. » Cette analyse est partagée par Michel Couderc (Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence), qui précise se baser sur des retours de terrain qualitatifs, « le baromètre à la consommation que sont les achats dans la grande distribution n'étant pas encore disponible pour quantifier les effets du mauvais temps sur les ventes de rosés ».
Avec le climat estival actuel, les ventes repartent logiquement. Selon le magasine Challenges, les vins rosés (et la bière) sont des produits dont les ventes sont météosensibles : « la consommation décolle à 23°.C mais chute au-dessus de 27°.C ». Mais les « bonnes ventes de juillet ne permettront de rattraper la consommation perdue » tempère Christian Paly. « Dans le Rhône cela devrait nous permettre d'atteindre les ventes de l'année précédente. Ce qui était un très bon niveau. » Mais l'analyse des performances de commercialisation des rosés est à manier avec précaution, notamment à cause de la petite récolte 2012. Michel Couderc précise qu'avec « moins de volumes disponibles en AOC Provence (-4 % de stocks en 2013 par rapport à la moyenne quinquennale) et l'augmentation des tarifs (avec moins d'actions de promotion), l'analyse économique ne se fait pas sur les volumes, mais sur l'arbitrage entre circuits de distribution et valorisation. »
Avec des stocks plus conséquents, les ventes de rosés de la Loire battent quant à eux de nouveaux records. Sur l'année mobile s'achevant en mai 2013, 249 000 hectolitres de rosés ont ainsi été vendus en France (+13 %). D'après Inter Loire, « il ne s’est jamais autant vendu de rosés de la Loire » (+11 % pour le cabernet-d’anjou, +12 % pour les rosés de Loire et +30 % pour les rosés tendres de l’Anjou).
[Photo : CIVP]