résident du Comité Interprofessionnel des Vins de Corse depuis 4 mandats, Jean-Marc Venturi ne cachait plus sa volonté de se consacrer exclusivement aux obligations de sa présidence de la Chambre d'Agriculture de Haute-Corse. Le seul candidat à sa succession était Eric Poli, vigneron au Clos Alivu (6 hectares en AOC Patrimonio, 42 hectares en vins de pays), qui a été élu président du CIVCorse ce 11 juillet. Pour son mandat, Eric Poli souhaite « maintenir le système de promotion mis en place, qui porte ses fruits avec une identité reconnue par nos cépages locaux » et « continuer une politique export assez agressive ». Car si la Corse bénéficie d'une saison touristique incontournable pour la vente de ses vins, cette consommation locale est désormais à part égale avec les expéditions.
Avec 6 500 hectares de vignes, la Corse est le plus petit bassin viticole de France, mais a une ambition à la hauteur de son dynamisme. L'augmentation du potentiel de production est l'enjeu d'avenir des vins corses, car « il semble que nous n'ayons pas de vins et de plus en plus de difficultés à répondre à la demande de nos marchés » estime Eric Poli, qui souhaite voir doubler les surfaces viticoles corses les 15 à 20 prochaines années. Dans les années 1980, le vignoble corse s'étendait sur 30 000 hectares, qui a été réduit suite aux restructurations et primes d'arrachage. « Procédures qui ont automatiquement déclassé des vignes sur la côte orientale, sans motivation technique mais pour des raisons administratives » souligne Eric Poli qui milite pour ce reclassement depuis une dizaine d'années.
Ingénieur agronome, Jean-Marc Venturi a repris en 1989 le Domaine Vico (65 hectares à Ponte Leccia) avec son fils Manu Venturi et François Aquaviva. Il restera vice-président du CIVCorse.
[Photo : Eric Poli à la Fiera di u Vinu (Luri), Clos Alivu]