L'innovation au service du confort de travail : l'exemple des caves du Château Corconnac (Haut Médoc)

our Philippe Pairault, la cause est entendue : l'innovation n'est pas réservée aux prestigieux domaines disposant d'un service de R&D. Au contraire même, le pharaonique serait l'antithèse du pratique ! Il le prouve au Château Corconnac, un domaine Haut-Médoc Cru Bourgeois (8,5 hectares), qu'il a acheté il y a 25 ans avec son épouse. Il se rappelle « avoir trouvé des installations en vrac. Nous avons tout remis à niveau techniquement, mais les locaux n'étaient pas commodes... » Au lieu de se lancer dans de longs travaux de rénovation du cuvier, il a décidé de construire un « château neuf autour de l'ancien. Nous avons essayé d'améliorer ce qui pouvait l'être, avec un brin de réussite. »

Livrés en un an, les1 000 mètres carrés de bâtiments neufs intègrent un cuvier, qui est sur le point de recevoir ses troisièmes vendanges et multiplie les innovations pour améliorer la vie de ceux qui y travaillent. L'installation a la particularité d'être un « cuvier de concert ». Contrairement à la majorité des cuviers où l'acoustique est aussi résonnante que trébuchante, le Château Corconnac pourrait en effet accueillir sans pâlir un orchestre. Dans ce cadre apaisé, les vinificateurs n'hésitent pas à travailler en musique. A l'origine de ce confort sonore se trouve l'attrait que Philippe Pairault a développé pour l'acoustique lors de ses études d'architecture. Ses idées ne sont pas issues que de son parcours professionnel varié, mais aussi de ses passions.

Ainsi sa culture marine est à l'origine des « premières cuves au monde éclairées de l'intérieur ». La vingtaine de cuves du château sont en effet équipées de diodes électroluminescentes (LED), ce qui est pratique lors des vendanges, remontages et opérations de nettoyages pour ne pas être encombré des « odieuses baladeuses basse tension, dont les ampoules très chères claquent tout le temps ». Philippe Pairault ajoute que « cela tombait sous le sens. Le fait que cela n'existait pas, ne nous a pas paru une raison valable. » La réalisation a été commandée au fournisseur de cuves Patrick Lejeune, à partir de technologies nautiques (éclairage sous-marin passe-coque). « En soit ce n'est pas un prodige technologique » conclut Philippe Pairault, « l'anomale c'est que ça n'existait pas avant ! »

 

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