n 2012, la consommation en France métropolitaine* de champagnes est arrivée au niveau le plus bas de la décennie. 171,5 millions de bouteilles auront été vendues en France pour un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros (respectivement -5,6 et -4,3 % par rapport à 2011). Si le Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne se veut optimiste en soulignant la progression de 1,3 % du prix de vente moyen, le bilan reste alarmant. Car « hors années atypiques, la Champagne expédie en moyenne 180 millions de bouteilles par an vers la France ». Cette importante chute des achats français de vins de Champagne démontre une forte corrélation « à la situation économique du pays » selon le CIVC.
Si la consommation française a diminué, les ventes en grande distribution (incluant le hard-discount) sont globalement restées stables, ce qui a fait monter le poids de ce réseau dans les ventes nationales de champagnes (31,3 % des volumes en 2012). Les champagnes continuent de dominer sans conteste les linéaires de vins effervescents, avec 26,8 % des volumes et 65,7 % de la valeur totale (pour en savoir plus, cliquer ici). Dans le détail, il apparaît cependant que l'érosion des ventes en grandes et moyennes surfaces traditionnelles (-0,4 %) n'a pu être compensée que par le développement de la distribution en hard discount (+5,5 %, représentant 10,6 % des volumes vendus en GD).
La hausse du taux de ventes sous promotion aura permis cette stabilité, représentant 49,1 % des ventes en 2012 (46,8 % l'an passé). Particulièrement présents en fin d'année, ces rabais ont permis de maintenir les ventes des deux derniers mois de l'année à 15,2 millions de bouteilles (identique à 2011). Le prix moyen d'une bouteille de champagne a malgré tout augmenté de 4,4 % en 2012, atteignant 17,99 euros. En GMS, ce sont les champagnes de maisons qui dominent les ventes (avec 76,2 % des volumes), alors que dans le hard discount ce sont les marques de distributeurs qui sont omniprésentes (67,7 %). Dans ce dernier réseau, les vins vendus moins de 12 euros représentent plus de 9 bouteilles vendues sur 10.
2012 aura globalement été une année de repli pour les ventes de champagnes sur ses marchés matures. Les seules perspectives y sont une valorisation tout en maintenant les volumes, que les marchés émergents devenant les seuls relais de croissance (pour en savoir plus, cliquer ici).
* : pour les collectivités d'outre-mer, la consommation de champagnes était de 4,6 millions de bouteilles pour 57 millions d’euros (respectivement -6,6 % et -3,6 %).
[Photo : Alexandre Abellan]