ans son édition du 8 avril, le journal des débats de l'Académie Nationale des Sciences des Etats-Unis publiait une étude sur « le changement climatique, le vin et la protection » des écosystèmes. Rédigé par des experts des sciences environnementales et des organismes de défense de la nature, cet article ne traite pas des conséquences directes du changement climatique, mais de ses effets sur l'utilisation humaine des terres. D'après les chercheurs, les modèles prévisionnels actuels du changement climatique envisagent une diminution de 18 à 73 % des surfaces adaptées à la viticulture d'ici 2050.
Pour le docteur Lee Hannah (Centre Betty et Gordon Moore) « le changement climatique va repousser les zones pouvant être viticoles dans le monde ». Pour l'ONG anglo-saxonne Conservation International, « les vignobles se développeront au détriment des espaces naturels préservés jusque-là » et mettront probablement « sous pression les ressources naturelles essentielles et les écosystèmes sur lesquels s’appuient les espèces humaines et animales. » La cartographie de l'évolution des zones potentiellement viticoles montre en effet des aptitudes viticoles croissantes dans les montagnes chinoises et les Rocheuses nord-américaines, ce qui menacerait pandas géants et grizzlis.
L'étude publiée dans le PNAS alerte également sur la gestion des ressources en eau et conclue sur la nécessité d'anticiper les multiples effets indirects du réchauffement climatique sur les cultures agricoles. Les chercheurs précisent en effet que l'exemple de la vigne « illustre des conséquences qui pourraient s'appliquer à d'autres ».
En ce qui concerne les effets du changement climatique sur la viticulture européenne, il est à noter la récente mise en ligne du site e-viti climate (financé par l'Union Européenne), qui a pour objectif d'offrir une formation continue sur ce sujet en perpétuelle évolution.
[Illustration : évolution de l'aptitude viticole des terres européennes, en rouge les zones actuelles, en bleu les zones futures selon les modèles actuels du changement climatique, BNAS]