fin d'affiner le débat sur les droits de plantation européen sur le fond et non plus sur des positions, l'Association des Régions Européennes Viticoles (AREV) avait commandité l'année derniére une « étude sur les impacts socio-économiques et territoriaux de la libéralisation des droits de plantations viticoles » au professeur Etienne Montaigne (Montpellier SupAgro). Les résultats de ces recherches académiques avaient été présentés lors d'une réunion du Groupe de Haut Niveau et avaient fait leur effet auprès des représentants de la Commission Européenne. « Notamment les résultats montrant que la superficie du vignoble d'une entreprise n'est pas prioritairement synonyme d'économie d'échelle et de croissance des revenus » se rappelle le professeur Etienne Montaigne.
L'échéance de cette présentation n'avait cependant pas permis aux rédacteurs* du rapport de finaliser toutes leurs études de cas. Ce premier tome est désormais complété par un deuxième volume, qui revient notamment sur le cas très particulier de la Hongrie. A partir de 2004, et l'adhésion de la Hongrie à l'Union Européenne, le vignoble hongrois a été soumis au régime des droits de plantation. Auparavant un système qualitatif limitait les nouvelles plantations aux seules zones jugées aptes.
Dans les années 1960, la république populaire de Hongrie comptait 220 000 hectares de vignes. A l'époque de la chute du mur de Berlin, le vignoble hongrois s'était réduit à 140 000 ha. Cette érosion s'est poursuivie, jusqu'à atteindre 93 000 ha de vignes en 2004. En 2009, le vignoble hongrois était de 81 852 ha. D'après l'étude, cette forte décroissance viticole était d'abord liée à l'incertitude découlant de la privatisation du foncier et aux incertitudes économiques. Après l'adhésion à l'Europe, la mise en place d'arrachage primé a participé à l'effritement du potentiel viticole.
En parallèle, la restructuration du vignoble a permis de réorienter et diversifier le profil du vignoble, avec 11 153hectares de vignes plantées. Le poids des surfaces dédié aux vins à indication géographique d'origine s'est ainsi développé par rapport aux vins d'appellation. Dans ce contexte de multiples transitions (économiques, politiques...), « le passage d’un système libéral à un encadrement de la gestion des droits de plantation n’a pas freiné la dynamique des exploitations » conclut le rapport. S'il n'a cependant pas ralenti la décroissance du vignoble, le système de droits de plantation n'a pas stoppé la création de nouveaux domaines, en l’absence de limitation quantitative à l’utilisation des droits. Au contraire, la mise en place d'une réserve nationale en 2008 a aidé à l'installation de jeunes.
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* : ces rédacteurs sont le professeur Etienne Montaigne (photo), ainsi qu'Alfredo Coelho, Bernard Delord et Leila Khefifi.