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Val de Loire : la polémique souffle le froid et le chaud en Quarts-de-Chaume
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Val de Loire : la polémique souffle le froid et le chaud en Quarts-de-Chaume

Par Alexandre Abellan Le 04 mars 2013
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Val de Loire : la polémique souffle le froid et le chaud en Quarts-de-Chaume
C

ertains parlent d'investigation et de ténacité journalistique, d'autres d'acharnement frisant l'affaire personnelle. Quoiqu'il en soit la controverse est âpre autour du domaine Baumard, qui apparaît bien isolé dans le prestigieux tènement de Chaume (54 hectares pour 19 opérateurs et un rendement maximal de 17 hl/ha). Tout s'est noué lors du dernier salon des vins de Loire, à Angers. Le journaliste et blogueur Jim Budd en est parti scandalisé, y apprenant de la bouche de Florent Baumard que son domaine produirait un Quarts-de-Chaume* 2012.

Pour Jim Budd, cela constituerait une véritable tromperie des consommateurs. Photographies de grappes du domaine Baumard à l'appui, il annonce sur son blog que « les Baumards essaient de faire passer des grappes de piètre qualité – encore vertes et sans doute pourries - pour du Quart-de-Chaume » et en appelle « à l’INAO et à la Répression des Fraudes pour faire en sorte que le Quarts de Chaume 2012 du Domaine des Baumard soit déclassé et vendu comme Vin de France ». D'après ses observations sur le terrain, Jim Budd estime en effet que le domaine n'a pu récolter des raisins répondant au cahier des charges de l'appellation (soit un potentiel alcoolique supérieur à 18,5°.alc). Selon le journaliste freelance, la cause est entendue. Le domaine Baumard ne peut produire le prestigieux vin liquoreux du tènement de Chaume sans « le miracle de la congélation », c'est le recours à la cryosélection.

Pour rappel, la cryosélection (ou cryoextraction sélective) est une technique de pressurage à froid d'une vendange en surmaturité. Les raisins les moins mûrs sont gelés, sans que les autres baies en soient affectées. Popularisée par la Faculté de Bordeaux et le professeur Pascal Ribéreau-Gayon à la fin des années 1980, la cryosélection a été expérimentée au domaine Baumard par Jean Baumard (père de Florent) dès 1989.

Face à la fronde qui le vise, et les premières réactions de clients interloqués, Florent Baumard est sorti de son silence via son compte Twitter. Affirmant avoir respecté le cahier des charges lors de ses tries à Chaume, Florent Baumard critique l'idée que « la cryosélection puisse « booster » les raisins qui sont en dessous du minimum requis ». Il précise que « ce n’est ni une extraction, ni un enrichissement, ni une concentration [mais] une sélection. Une trie supplémentaire des seuls grains de raisins répondant aux exigences du cahier des charges de l’AOC. »

Sous-jacente à cette polémique technique, se trouve d'ailleurs la remise en cause de ce même cahier des charges par le domaine Baumard. A la fin 2011, Florent et Jean Baumard ont posé un recours au Conseil d’Etat contre le décret n° 2011-1614, homologant le nouveau cahier des charges de l'AOC Quarts-de-Chaume. Cette réglementation interdit les traitements thermiques à -5°C et crée la mention « grand cru » pour les vins du prestigieux tènement. Florent Baumard explique ne pas revendiquer « la mention Grand Cru puisque nous n’admettons pas qu’elle ait été liée par les décrets de 2011 à une mention Premier Cru décernée dans une AOC différente (Coteaux du Layon) où le mot Chaume n’a pas la même identité que dans l’AOC Quarts de Chaume. Ce qui trompe le consommateur. » Ce recours se situe ainsi dans la lignée des précédentes procédures légales de la famille Baumard. Suite à leurs saisies, le Conseil d’Etat a déjà abrogé les décrets des nouvelles AOC « Chaume Premier Cru des Coteaux du Layon » (2005) et « Chaume » (2009).

 

 

* : les orthographes Quart-de-Chaume et Quarts de Chaume sont toutes deux admises, selon que lʼon se réfère au jugement dʼAngers de 1934 ou au décret dʼAppellation dʼOrigine de 1954.

 

 

[Photo : portail du logis de la Giraudière, Alexandre Abellan]

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Tous les commentaires (8)
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jfdp Le 11 mars 2013 à 16:00:46
Autant que je sache, M. Budd est blogguer, pas journaliste. N’importe quel journaliste aurait respecter la déontologie du metier en faisant un interview avec M. Baumard avant d’avoir publier ses textes plutôt diffamatoires. Vouloir interviewer Florent Baumard aprés avoir publié plusieurs harangues qui mettent en question l’honneur de ce vénérable domaine familial est le comble d’une arrogance fondé sur rien de tout ainsi qu’un soif de gloire peu digne du nom. M. Budd se veut le grand guardien des cahiers de charges pour les viticulteurs (au moins dans ce tout petit coin d’Anjou); d’abord faut-il respecter les siens.
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Herv? LALAU Le 10 mars 2013 à 14:47:30
Alors, c'est c'est l'argument massue, Mme Cerise! Chaque journaliste doit maintenant avoir fait tous les métiers à fond pour écrire! Me demanderez-vous d'être président de la république avant de pouvoir parler de MM Hollande ou Sarkozy? La personnalité sympathique de M. Baumard n'est pas en cause, ni ses talents de vinificateur (que Jim Budd lui reconnaît, d'ailleurs), mais le respect d'une réglementation, d'un décret, et au-delà, de l'idée que le consommateur se fait d'un grand terroir. Et pour parler de ça, a-t-on besoin de faire les vendanges avec M. Baumard? Le consommateur qui achètera le Quarts de Chaume 2012 les a-t-il faites? Non, lui croit ce qui est sur l'étiquette. A vous entendre, nous ne serions que des fouille-merde ou des incompétents. Même si c'était vrai, méfiez-vous quand même d'un monde sans journalistes, sans contre-pouvoirs, où seuls les communiqués de presse et les dépêches officielles auraient cours...
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Cerise Le 10 mars 2013 à 12:48:27
Florent Baumard est un excellent vinificateur et reconnu sur la planète comme une personne sympathique. Vous les journalistes , avez vous déjà été dans les vignes pour travailler non pas 2 heures dans l'année mais sur plusieurs années? Quand vous aurez fait ce travail, faites nous signe.
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Michel Smith Le 10 mars 2013 à 09:45:59
Puisque l'on nous donne des leçons, je rappelle que le journaliste fait son travail, enquête, constate des faits et en informe le consommateur. C'est ce qu'a fait Jim Budd. Quant à JFDP, ne serait-ce pas une certaine Jacqueline qui se cacherait sous ces lettres ?
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Herv? LALAU Le 10 mars 2013 à 09:03:43
Je note en tout cas que l'intervention de Jim Budd a permis de remettre dans l'actualité la question de la cryoextraction. Et au-delà, celle du respect des conditions d'un millésime. Puisqu'on nous chante sur tous les tons que l'AOC est le reflet d'un terroir, mot qui englobe les conditions climatiques, je pense que les mauvaises années, celles qui ne permettent pas au terroir de bien s'exprimer, les ODG devraient tout simplement interdire l'usage de l'AOC. C'est une question de cohérence et de respect du consommateur.
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jfdp Le 09 mars 2013 à 16:52:37
Le journaliste en question ne merite pas le nom de "journaliste" sauf si on parle de 'tabloids' de Murdoch.Il a commis bien pire d'infractions contre les Baumard qu'une violation de domicile. Malheureusement, il s'agit d'une affaire bien plus complexe qu'on n'imagine et on ne peut pas vraiment comprendre ce qui se passe sans connaitre l'histoire de vin en Anjou.
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Robert G. Le 09 mars 2013 à 12:20:36
+1 pour la péquenot'cratie en Loire ! Je préfère ça à l'interprocratie, come certain en hélico...
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lavigne Le 09 mars 2013 à 06:28:02
décidément la Loire continue de s'enfoncer dans sa pequenocratie , aprés l'affaire Olivier Cousin, c'est maintenand à Florent Baumard que l'on s'en prend, référence des domaines d'Anjou, que de mesquineries et de petitesses d'ou peut être l'expression " les petits vins de Loire". Quant au journaliste il a commis une violation de domicile, dans certaines régions de France il aurait certainement pris un coup de fusil. les vignerons apprécieront la méthode journalistique
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