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e 29 janvier, le Conseil Interprofessionnel des Vins de la Région de Bergerac* (CIVRB) tenait son assemblée générale à la Maison des Vins. Président de l'interprofession, Michel Delpon dressait un bilan en demie-teinte car si « la situation volumique du vignoble de Bergerac est bonne (stocks, récoltes et ventes s’équilibrent) », « la rentabilité des entreprises n’est pas pour autant atteinte dans bien des cas » et « les installations sont rares, les reprises des entreprises viticoles difficiles ». Si les vins de Pécharmant et de Monbazillac assurent un bon retour sur investissement, tel n'est pas le cas pour le Bergerac rouge. « Il y a eu un décrochage du vrac par rapport à Bordeaux. Tout le monde sait que notre seuil de rentabilité est à 900 euros le tonneau, aujourd'hui nous plafonnons à 850 € ». Pour y remédier le CIVRB a annoncé la création d'un observatoire économique et la menée d'une étude d'envergure, afin de déterminer les stratégies "gagnant-gagnant" et s'en faire l'écho auprès des acteurs de la filière.
Depuis cet été, les vignobles de Dordogne (Bergerac) et du Lot-et-Garonne (Buzet, Côtes du Duras...) sont directement représentés au conseil spécialisé de FranceAgriMer (pour en savoir plus, cliquer ici). Cette prise d'indépendance par rapport au grand frère girondin pourrait encore se creuser, Michel Delpon jugeant « nécessaire de regrouper les vignobles AOC et IGP de Dordogne, et du Lot-et-Garonne, avec pour objectif d’optimiser notre organisation et renforcer notre poids politique » régional et national par rapport au pôle bordelais. Cette fédérations des vignobles d'Aquitaine non bordelaisest un des enjeux de 2013 pour le CIVRB. Si le rapprochement du CIVRB avec l'Interprofession des Vins du Sud-Ouest n'est pas à l'ordre du jour, les deux entités travaillent déjà de concert. Sous la banière Sud-Ouest de France, les Interprofessions gérent les Maisons du Sud-Ouest en Chine et l'animation des linéaires Sud-Ouest dans les grandes surfaces françaises.
Un autre projet ambitieux est la redynamisation touristique de la maison des vins de Bergerac. Misant sur la notoriété du philosophe Savinien Cyrano de Bergerac (et de son alter ego théâtral créé par Edmond Rostand), le CIVRB veut mettre au point une « scénographie ludique qui installe enfin Cyrano à Bergerac » et « s'adresse aux pays étrangers, notamment en Asie. Il faut s'avoir que l'opéra de Tokyo donne actuellement des représentations de Cyrano ! » ajoute Michel Delpon. Le plan de financement du projet étant encore à boucler, Michel Delpon a interpellé malicieusement les élus présents (le préfet, le président du Conseil Général et le président de la communauté d'Agglomération Bergeracoise) en leur précisant que « ce projet majeur et structurant ne coûte pas plus cher que 4 ronds points » (2 à 2,5 millions d'euros).
Le vignoble de Bergerac représente 12 227 hectares de vignes en production, pour une production moyenne de 522 060 hectolitres.
* : vins de Bergerac, Monbazillac, Montravel, Pécharmant, Rosette et Saussignac.
[Photo de l'Assemblée Générale : CIVRB ; De gauche à droite : Didier Grandeau (Président du Syndicat des Négociants des Vins de Bergerac et du Sud-Ouest, Alain Jouves (Contrôleur d'Etat), Michel Delpon (Président du CIVRB), Jacques Billant (Préfet de la Dordogne) et Paul André Barriat (Président de la Fédération des Vins de Bergerac)]
