Provence : une petite récolte en rosé

e volume de la récolte 2012 en rosé de Provence sera en recul par rapport à l’an dernier. Selon les dernières estimations du Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence (CIVP), la baisse serait de 8% pour l’ensemble des AOP rosé. La baisse serait plus marquée pour les Côtes de Provence (-10 %). Elle serait en revanche moins accentuée pour les Coteaux d’Aix-en-Provence (-3 %) et les Coteaux Varois en Provence (-5 %). Cette estimation repose sur une enquête d’experts menée par le CIVP auprès des œnologues et techniciens de terrain, complétée par une réunion d’information qualitative locale. Malgré ce recul des volumes, le CIVP estime que les volumes disponibles seront suffisants pour alimenter convenablement le marché en 2013. En effet, compte tenu des stocks, le volume disponible pour la mise en marché serait en baisse de seulement 2% par rapport à la moyenne des 5 dernières années, avec des disparités selon les appellations. En Côtes de Provence, le disponible serait en baisse 5% par rapport à la moyenne 5 dernières années. Pour les Coteaux Varois, ce volume serait stable, et il serait en hausse de 10% pour les Coteaux d’Aix.

Le CIVP note cependant une certaine tension sur les Côtes de Provence en vrac (cours en hausse sur peu de volumes pour finir l’année 2012 avec le millésime 2011), mais, précise-t-il, « la tendance de fond reste la même que pour les 4 dernières années : la Provence se repositionne en valeur d’une façon régulière et modérée, dans un contexte de demande supérieure à l’offre ». Les IGP, qui représentent traditionnellement moins de volume en Provence (environ un tiers), devraient accuser une baisse nettement plus marquée, de -20 % à -30 %. Globalement, la récolte en Provence toutes couleurs confondues, serait en recul de 5 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années.

Qualitativement, le millésime 2012 sera caractérisé par des couleurs très pâles, des degrés plutôt faibles et une bonne acidité. « Les maturités ont été plus compliquées à atteindre cette année, explique Arnaud Morand de l’ICV Provence. La sécheresse de cet été a provoqué des blocages de maturité dans certains secteurs précoces. Dans les secteurs plus tardifs, les pluies de début septembre ont parfois contraint les producteurs à avancer les dates de récolte. Grâce à des vinifications à basse température et à des macérations de bourbes, nous avons pu obtenir des rosés très aromatiques avec un profil agrume, fruits blancs. Le travail sur les bourbes a permis de ramener du gras. Au final, les rosés 2012 auront un profil très sympathique ».

 

(Photo : CIVP)