évélée dans le Parisien en juillet, la nouvelle avait marqué l’été : aux réceptions de Matignon, le premier ministre Jean-Marc Ayrault remplace les champagnes par du Muscadet. Pour François Robin, délégué d’InterLoire dans le Muscadet, « c’est un signe de la reconnaissance de nos vins en France, à commencer par la métropole nantaise dont Jean-Marc Ayrault a été maire. Notre vignoble a connu des crises qu’il ne faut pas minimiser, mais notre travail sur le fond porte ses fruits : l'appellation est connue par 80 % des consommateurs français. »
Après le gel foudroyant de 2008 et l’envolée des prix, les vins de Muscadet avait conduit à un vaste déréférencement des muscadets en grandes surfaces, « un coup dur pour un vignoble reposant sur le négoce » selon François Robin. Suite à cette crise, l’appareil de production a été restructuré pour être équilibré avec la demande des marchés. Durant la campagne 2011/2012, 460 000 hectolitres de vins des appellations du Muscadet* ont été commercialisés (+11 %), dont 260 000 hl en vrac (soit 57 % de la production en volume).
Un retour en grâce qui permet aux muscadets de dominer les vins blancs AOP en Grandes et Moyennes Surfaces (GMS). Cependant les 80 000 hectolitres de muscadet générique étaient vendus en GMS 2,90 €/L, soit une diminution de 5 % par rapport à la campagne passée. François Robin confirme « que l’objectif de la prochaine campagne et de revaloriser nos vins. La hausse de leurs cours vient de cette logique, et non d’une crispation par rapport à la demie-récolte qui s’annonce. Nous prévoyons de récolter 200 à 250 000 hectolitres cette année, mais comme nous avons des stocks il n’y aura pas de tensions. » Pour la campagne 2012-2013, la commission paritaire du Muscadet (réunissant le négoce et la production) a proposé en septembre des cours d’orientation 30 % supérieurs à ceux de la campagne passée : aux alentours de 100 €/hl pour les muscadets génériques et de 140 €/hl pour les muscadets sur lies.
* : Muscadet générique, Muscadet régionaux sur lies (Sèvre-et-Maine, Côtes-de-Granlieu et Coteaux-de-la-Loire) et crus communaux (Clisson, Gorges et le Pallet).
Photo : InterLoire