n Armagnac, les vendanges débutent à peine, et « s’il est encore un peu tôt pour avoir un avis définitif, les premières tendances sont rassurantes par rapport à la faible récolte que l’on craignait » note Sandra Lemaréchal, chargée de promotion au Bureau National Interprofessionnel de l'Armagnac (BNIA). Elle ajoute « qu’il n’en reste pas moins que globalement, il semble que l’Europe va manquer de vin, blanc en particulier ». Début octobre, les prévisions du Ministère estimaient qu’en 2012 la production de vins pour eaux-de-vie diminuerait de 22 % par rapport à 2011 et ajoutait que les objectifs de rendements en Cognac seraient « difficiles à atteindre ».
Si elle se confirmait, cette conjoncture amènerait les cours des vins blancs générique à monter en flèche. Suivant les préconisations de Jérôme Despey (pour en savoir plus, cliquer ici), les interprofessions de l’Armagnac militent pour une contractualisation pluriannuelle entre producteur et négociants. Sandra Lemaréchal (photo) précise que la contractualisation est « non seulement un moyen de sécuriser la destination de sa production et de son revenu pour la production, de préserver ses approvisionnements côté négoce, mais surtout le signe d’une confiance partagée en l’avenir.»
Pour les eaux-de-vie d’Armagnac, les marchés export sont particulièrement dynamiques, dépassant légèrement en volume de la consommation française (respectivement 5 897 et 5 762 hectolitres d’alcool pur en 2011). Le développement de la demande asiatique pour les spiritueux français tire les exportations d’Armagnac. En 2011 la Chine continentale est devenue le premier marché étranger d’armagnacs en valeur et en volume (925 hl AP, +748 %), tandis que Hong Kong importait 505 hl AP (+73 %). Pour Sandra Lemaréchal, « les perspectives de développement de ces marchés restent importantes, dans la limite de nos connaissances actuelles de la conjoncture économique, et dans la limite des volumes que peut produire l’armagnac ».
En raison des difficultés économiques européennes, la demande des marchés traditionnels s’est érodée en 2011. Mais le BNIA estime que certaines diminutions ont des origines purement passagère : la politique britannique de lutte contre l’alcoolisme augmentant les taxes (-12 % de volumes expédiés en 2011), les procédures contraignantes d’enregistrement des importateurs en Russie (-14,3 %). D’après les derniers chiffres du BNIA, les consommations anglaises et russes se redressent depuis le début de l’année 2012.
(Photo : BNIA)