Languedoc : bras de fer pour un permis de construire

ans la petite commune de Saint Guiraud, dans les Terrasses du Larzac, un bras de fer oppose depuis 4 ans, Virgile Joly,  un vigneron du village voisin de St Saturnin au maire Daniel Requirand. En 2008, Virgile Joly (photo) vigneron fraîchement installé dans la région, dépose un permis de construire pour un chai de vinification et d’élevage sur une de ses parcelles dans cette commune. Originaire des Côtes du Rhône, Virgile Joly s’est installé dans la région en 2000, se constituant progressivement un domaine d’une quinzaine d’hectares. Le jeune vigneron, qui a débuté ses vinifications dans des installations précaires sur plusieurs sites, souhaite alors s’équiper de sa propre cave.

Suite au refus de la commune d’accorder ce permis de construire, le vigneron porte l’affaire devant les tribunaux et saisit le tribunal administratif. La justice lui a plusieurs fois donné raison, mais l’affaire n’est toujours pas définitivement tranchée. De son côté, le maire Daniel Requirand justifie sa position en expliquant  que ce terrain n’est pas desservi en eau, et que le service public d’assainissement collectif a rendu un avis défavorable à ce projet. « Quoi qu’il arrive, je respecterai la décision de la justice. Mais pour le moment, c’est mon rôle, je défends l’intérêt de la commune. Ce que je regrette, c’est qu’il n’y ait pas eu concertation avant le dépôt du permis de construire pour trouver un endroit plus judicieux pour cette construction ».

Virgile Joly, lui, a sollicité le soutien de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles de l'Hérault (FDSEA 34), du Centre Départemental des Jeunes Agriculteurs, des Coteaux du Languedoc et du Conseil Général pour débloquer son dossier. « On ne peut pas laisser un viticulteur récemment installé, et plein de dynamisme dans cette situation de blocage, soutient Denis Carretier, président de la FDSEA 34. Lors de sa tournée des vendanges 2012, le préfet de région, Thierry Lataste, s’arrêtera justement chez Virgile Joly. Peut-être une opportunité de sortir de cette impasse. 

(Photo : A. Hampartzoumian)