ans le cadre de son mémoire de recherche en marketing dédié aux « dimensions du bouche-à-oreille sur Internet », Guillaume Lempérière, étudiant à la Rouen Business School, a réalisé une étude sur le profil et les motivations des blogueurs francophones, ainsi que leur volonté et leurs intérêts à interagir avec les producteurs de vin. Guillaume Lempérière a contacté 160 blogueurs francophones écrivant sur le vin, 49 ont répondu à son enquête. Malgré les faibles retours, cette enquête permet de mieux appréhender la blogosphère vitivinicole. Quasiment la moitié des blogs étudiés sont en ligne depuis plus de 3 ans, 50 % de ces sites reçoivent moins de 2 500 visiteurs par mois et 53 % de ces blogs publient plus de 7 articles par mois.
D’après les résultats de l’enquête, quatre thématiques caractérisent majoritairement les blogs : la critique du vin, l’apprentissage du vin, les accords entre vin et gastronomie, les rapports entre vin et culture. Ces blogs sont essentiellement orientés vers le grands public, la première motivation des blogueurs étant de « partager ma passion/mon savoir » (35 % des sondés). Logiquement, le premier avantage d’une critique en ligne de vin est d’aider le lecteur/consommateur « à acheter un bon vin » (33 %). Contradictoirement, 18 % des blogueurs précisent cependant que l’appréciation d’un vin est avant tout personnelle. Autres inconvenients des critiques en ligne de vin : le temps nécessité (22 %), l’influence nécessaire pour que la critique soit utile (13 %) et le risque d’être confondu avec un publirédactionnel (12 %). Ces critiques prennent essentiellement la forme d’un commentaire de dégustation (70 %), sans qu’il y ait de notation par points ou par symboles.
Témoignant de ce désir d’impartialité, la majorité des enquêtés parlent essentiellement des vins qui leur ont plu et qu’ils ont découvert par hasard, parfois en se déplaçant d’eux-même chez le producteur. Très peu ont rédigé une critique suite à une invitation ou un envoi d’échantillon (la moitié des 34 % contactés). 60 % des sondés se déclarent en effet prêts à accepter des échantillons, mais ils ne veulent pas être obligés de rédiger une critique pour autant. Le contact avec un producteur est perçu par les blogueurs comme étant une source de qualité essentielle, afin de mieux percevoir le travail et le terroir des vins dégustés. Il ressort de l’étude de Guillaume Lempérière que les blogueurs les plus sollicités sont logiquement ceux qui ont le plus de trafic et donc de visibilité. Ayant également contacté des vignerons, Guillaume Lempérière note que « les producteurs sont convaincus par la nécessité de recourir aux outils interactifs d’internet pour faire connaître leur vins. Mais le manque de temps et la difficulté de contrôler l’information sur internet » ralentissent cette volonté.