Retard des retiraisons de vin : la profession veut apaiser les esprits avant les vendanges

epuis quelques semaines, les vignerons du Languedoc s’inquiètent des retards de retiraisons et de la baisse des cours des Vins Sans Indication Géographique. De nombreux producteurs se plaignaient de supporter les stocks à la place du négoce, alors que les vendanges approchent. A la fin juillet, la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitations Agricoles de l’Hérault (FDSEA 34) constatait ainsi un retard dans les retiraisons des vins de deux mois et demi, alors que 75 % des stocks étaient contractualisés. Reconnaissant le bien fondé de ces craintes, la FRSEA LR et le syndicat des Jeunes Agriculteurs ont réuni de manière informelle des acteurs de la production (coopération et vignerons indépendants) et des représentants du négoce (Grands Chais de France, Castel, Jeanjean, Val d’Orbieu).

Président de la Commission Vin de la FNSEA, Jérôme Despey rapporte que « cette réunion a été très positive : les parties en présence ne voient aucune raison objective pour que le marché se tende. Le retard constaté est liée à une diminution de la demande en avril et à une vendange importante en 2011 : +25 % de vins produits en Languedoc. Au printemps 2012 les vendanges de l’hémisphère sud ont été réduites, celles européennes suivent la même tendance. La production mondiale de vins sera donc modérée en 2012, tandis que la demande se maintient. » Le retard des retiraisons devrait se résorber rapidement, les représentants du négoce ont d’ailleurs assuré que les contrats signés seront suivis jusqu’à leur terme.

Le 30 août, les représentants de la filière viticole rencontreront pour la première fois le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll. Membre de la délégation, Jérôme Despey compte lui parler de l’aide au relogement. Malgré l’appel à la responsabilité passé lors de la réunion du premier août, il précise qu’ « il ne faudrait pas tomber dans les travers d’une mise en vente hâtée et revue à la baisse à la veille des vendanges. Nous demandons aux pouvoirs publics d’aider les structures viticoles à reloger leurs vins. »

Si la FRSEA LR recommande aux producteurs de ne pas se laisser déstabiliser par des annonces alarmistes, elle rappelle qu’il est « indispensable de mettre en œuvre des contrats pluriannuels avec des volumes, des fourchettes de prix et le versement d’un acompte ». La proposition d’un acompte de 15 % lors de la contractualisation n’a pas été accueillie favorablement par le négoce.

 

(Photographie de Jérôme Despey : Egmont Labadie, 2012)