Faut-il segmenter les vins bios ?

Montagne Saint-Emilion, les vins bios d’Aquitaine étaient l’attention de tous : élus politiques, représentants de l’Administration, et nombreux vignerons en conversion. Un parfum d’optimisme flottait sur la prairie et les vignes qui accueillaient le Rendez-vous Tech & Bio, un rendez-vous très fréquenté pour une première édition. Exposants et visiteurs appréciaient et se réjouissaient de la nouvelle législation européenne ayant actée la naissance du « vin biologique » au 1er juillet 2012. 
Des pessimistes, disons des prudents s’inquiétaient de ce succès, et rappelaient que les volumes de vins bios augmenteraient fortement en 2013 et 2014. Dans les espaces conférences, on s’interrogeait sur la capacité du marché à absorber ces volumes supplémentaires. Les débats apportèrent peu d’éclaircissements, peut-être parce qu’on oublia les attentes des consommateurs. Une enquête universitaire arriva à point en soulignant deux points à améliorer par les unités de productions bio : l’insuffisante maitrise qualitative du produit et la faiblesse des stratégies commerciales. Qu’il s’appelle biologique (France), organic (USA), ecologico (Espagne), le vin bio n’est plus une niche, il est devenu un marché, qui comme tous les marchés se segmentera pour répondre aux besoins différenciés des consommateurs. Certains consommateurs consomment bio par conviction. Ils choisiront des vins bios produits par des vignerons artisans, avec un packaging accentuant le coté fermier et authentique, qu’ils achèteront chez BIOCOOP ou dans des réseaux militants… D’autres préfèreront des vins bios à la qualité rigoureuse et aux packaging audacieux, qu’ils dégusteront dans des bars à vins branchés… Ce jour-là, nous avons appris que la consommation des vins IGP bio progressait plus vite que la consommation des vins AOP bio. Un signe ?