’irruption de la production de vins sans origine avec mention de cépage, le retour à une production plus importante à la vendange 2011, ainsi que les problèmes de surcapacités sur le marché des vins blancs, ont sensiblement modifié la structure de la production française d’une année sur l’autre, au niveau national mais aussi au niveau des bassins. Le phénomène s’observe en comparant, région par région, les évolutions très disparates des catégories de VSIG avec et sans cépage et d’IGP avec et sans cépage.
Dans le bassin Bordeaux-Aquitaine, l’événement de l’année est l’explosion de la catégorie des VSIG avec cépages rouges et rosés (+1076%), qui fait à elle seule quasiment quadrupler le marché du vrac VISG+IGP de la région. Si le vignoble bordelais n’avait pas adhéré à l’idée du Vin de pays de l’Atlantique, il profite en masse de l’opportunité du Vin de France, en partie pour apurer des stocks parfois anciens.
En Languedoc-Roussillon, les VISG avec cépage progressent aussi fortement (+48% en rouges et rosés et +174% en blancs), de même que les VSIG sans cépage blancs (+77%), tandis que les IGP sont en baisse, sauf les IGP de cépages rouges et rosés, stables.
Dans le Sud-Ouest, toutes les catégories sont en hausse, forte à très forte (+40% pour les VSIG sans cépages toutes couleurs confondues, +508% pour les VSIG avec cépages rouges, +120% pour les VSIG avec cépages blancs, +20% pour les IGP sans cépage toutes couleurs confondues), hormis les IGP de cépage, en baisse (-13% pour les blancs, -38% pour les rouges et rosés) dont on peut penser qu’elles sont fortement concurrencées par les VSIG sans cépage, en raison du différentiel de prix (pour en savoir plus, cliquer ici).
En Val de Loire, les VSIG avec cépages blancs gagnent 11% tandis que les IGP de cépage blancs perdent 15%, tandis que les VSIG de cépage rouges et rosés ne profitent pas du nouveau marché (-15%).
En Rhône-Provence, le marché est favorable, ici aussi, pour les VSIG de cépage (+52% en rouges et rosés, +72% en blancs), mais aussi pour les VSIG sans cépages rouges et rosés (+22%), tandis que le marché des IGP blancs chute fortement (-26% pour les sans cépage, -37% pour les cépages).
Dans ce grand rebattage de cartes, pour l’heure les régions qui progressent fortement en volume sont donc surtout les rouges et rosés de Bordeaux-Aquitaine, le Sud-Ouest toutes couleurs confondues, dans une moindre mesure les rouges et rosés de Rhône-Provence et le Languedoc-Roussillon toutes couleurs confondues ; les régions qui connaissent des baisses de marché sont les blancs de Bordeaux-Aquitaine, du Val de Loire et de Rhône-Provence.
Il est trop tôt pour dire lesquelles de ces évolutions sont destinées à perdurer et lesquelles ne sont que des phénomènes conjoncturels. Il semble cependant bien qu’une certaine recomposition de la production soit en cours…