ropriétaire du Champ des Soeur à Fitou, Laurent Meynadier aime essayer. On vous aura parlé des bouteilles du Titanic, du champagne de la Baltique, il faut à présent aussi compter avec le Vin sous la Mer. Depuis l'an dernier, avec des amis plongeurs, pêcheurs, ostréiculteurs, Laurent Meynadier immerge son vin en bouteille pour étudier l'impact de l'absence totale d'échanges gazeux pour le vin en bouteille. Premier essai, l'an dernier, dans l'étang de Leucate, par 4 mètres de profondeur, "nous avons perdu 90 % des bouteilles à cause du roulis et à cette profondeur le vin n'était pas dans l'obscurité, l'essai n'a pas été concluant".
En juin de la même année, il remet ça en baie de Saint-Brieuc "le roulis y est nettement plus fort qu'à Leucate, mais l'eau y est aussi nettement plus froide et, là, les bouteilles descendent à 20 mètres", les bouteilles seront repêchéess et goûtées le 18 juin prochain.
Entretemps, rejoint par Thibault Cazalet, de l'Abbaye Sainte-Eugénie, Laurent Meynadier a organisé ce 23 avril l'immersion de 800 bouteilles réparties en deux lots, l'un, de son Corbières blanc 2011 et de sa Cuvée La Tina rouge 2010 en Fitou, l'autre des cuvées de l'Abbaye Sainte-Eugénie, en rouge, blanc et rosé. "Nous faisons cette expérience pour voir ce que nous pouvons apporter de plus pour la conservation en bouteille de nos vins. L'idée est de maîtriser davantage de choses sur ces étapes postérieures au départ du vin de la cave, à partir du moment où nous ne pouvons plus être là". Cette fois, l'immersion revient en Méditerranée, dans les parcs à huîtres de Gruissan, par 20 mètres de profondeur comme à Saint-Brieuc, mais dans une eau moins froide et plus calme. Prochaine halte : le Massif Central, où le groupe Michelin a donné son accord pour que le vigneron immerge quelques centaines de bouteilles dans le lac de Servières, réserve naturelle et une propriété privée, gérée par la Société de Pêche du Personnel Michelin.
Nomacorc était à Gruissan pour accompagner les bouteilles à la mer, toutes bouchées Nomacorc. "Nous travaillons depuis longtemps avec Laurent Meynadier et Thibault Cazalet, et bien sûr la thématique de la recherche sur l'impact des échanges gazeux (ou, là, de l'absence d'échanges) ne nous est pas étrangère (sourire). Notre gamme Select Series, avec son degré de perméabilité à l'oxygène variable, du 700 (le plus perméable) au nouveau-né de la gamme, le 100 (qui bloque les échanges) répondait aux besoins de ces vins en terme de bouchage et se prêtait particulièrement bien à l'expérience", souligne Catherine Champsaur, responsable commerciale Nomacorc pour le sud de la France. "Les bouchons de liège sont trop fragiles à la pression et aux attaques de l'eau de mer pour ces expériences et nous avons l'habitude de travailler avec Nomacorc", résume Laurent Meynadier.