qui peut-on se fier en matière de spéculation ? Alors que la cote du Lafite 2008 a dévissé de 45 %, la révision des notes Parker du millésime 2009 à Bordeaux a réorienté la cote du millésime à la hausse (pour en savoir plus, cliquer ici).
Dans le cadre d’un entretien au site Liv-Ex, Robert Parker revient sur son coup de foudre pour 2009 : « maintenant, il y a de plus en plus de millésimes de haute volée à Bordeaux, mais 2009 reste une perle rare. C’est le millésime qui, telle la marée montante avec les bateaux d’un port, permet à tous les châteaux de Bordeaux de s’élever. Alors que beaucoup de personnes se plaignent des prix des Grands Crus qui en font des pièces de musée, il y a de bonnes affaires avec le 2009. Depuis le millésime 1982, je n’avais plus ressenti une telle joie à la dégustation, comme un plaisir enfantin. »
Face à son impact sur les marchés, Robert Parker « essaie vraiment de pas penser. C’est gratifiant de savoir que de nombreuses personnes donnent du crédit à ce que j’écris, fruit d’un dur labeur et d’une grande passion. Durant une dégustation, j’essaie d’être aussi juste et impartial que possible, aussi bien envers le producteur que le consommateur. Mais je mesure l’impact que mes notes peuvent avoir, notamment en région bordelaise. Parfois ce pouvoir m’effraie, personne ne devrait avoir un tel pouvoir. C’est une situation à double-tranchant, qui engendre de nombreuses critiques à mon encontre alors que je ne suis que le messager. »
En dehors de Bordeaux, Robert Parker est toujours très intéressé par l’Espagne, « le géant endormi de la Méditerranée. Cette nation a un potentiel viticole illimité. Le pays fait cependant face à une conjoncture économique très difficile et d’autres problèmes plus spécifiques, comme le scandale qui implique mes anciens collègues Pancho Campo et Jay Miller (pour en savoir plus, cliquer ici). Je prends une partie des responsabilités dans cette affaire, j’ai le sentiment de ne pas avoir assez encadré Jay Miller ».
Agé de 64 ans, Robert Parker est toujours le dégustateur attitré du Wine Advocate pour les vins du Rhône, de Provence, de Californie et de Bordeaux. « Je n'ai pas encore réduit le régime. Mais mon rôle s'est modifié, je dois à présent recruter et encadrer. Je ne pense pas arrêter de m'occuper des vins de Bordeaux avant au moins 5 ans. Mais quand ce jour viendra, j'ouvrirai simplement une compétition à ma succession. Dans le cercle de mes collaborateurs, le jeune anglais Neal Martin est probablement le mieux placé, mais rien n'est joué. Je souhaite être remplacé par un amoureux du vin : intéressé, passionné et curieux. Quand ma femme m'accuse de ne rêver que de vins, je ne le prends pas pour une insulte. »