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égociant de place à Bordeaux, dégustateur renommé, Jean-Christophe Estève est le fondateur et président de Sovinat, Société des vins naturels, qui est à la fois un club de dégustation et un site de vente de vins fins en ligne. Dans sa dernière Lettre de mon jardin, Jean-Christophe Estève revient sur la naissance et l'essor du Vin sans IG, plus connus désormais sous le nom de Vin de France.
"Il en aura fallu du temps, pour que cette idée toute simple fasse son chemin : l’appellation « Vin de France » est née ! A l’origine il fallait trouver une solution pour permettre de vendre les vins de base, anciennement dits « vins de table », en permettant de préciser, comme cela se fait partout, le cépage d’origine. En Gironde, il est désormais possible de présenter ces vins basiques non plus comme vins de Bordeaux, mais comme vin de France- Merlot ou - Cabernet Sauvignon etc..
Cela permet dans une première étape de revaloriser la marque « Bordeaux » en la limitant aux meilleures cuvées. Mais surtout ces « Vin de France » sont plus vendeurs que « Vin de Table » Ou « Vin de Pays de machinchouette » ou encore « Vin de pays atlantique, ou de la communauté Européenne » ; et pour le producteur, il sera possible d’assurer le même chiffre d’affaires avec des contraintes en moins. Et de commencer à faire des bouteilles avec des étiquettes plus sexy que l’image du château estompée et les lettres gothiques….. un aspect moderne comme savent si bien le faire nos amis et concurrents Italiens!
Il me semble que cela va dans le bon sens, celui de la réhabilitation de l’AOC. En France nous avons deux viticultures très éloignées : celles des stars, grands crus de Bordeaux, vedettes de Bourgogne, célébrités du Rhône, qu’on s’arrache à n’importe quel prix – et pour lesquelles l’appellation est souvent secondaire. Et les autres, les trois quarts, au bas mot, de la production, qui ont bien du mal à trouver leurs marchés; l’AOC ne les y aide guère car on a multiplié les appellations contrôlées, il y en a plus de 450, impossible au consommateur de s’y retrouver. La création du « Vin de France » va sans doute permettre de rendre à l’appellation d’origine contrôlée son rang de produit exceptionnel, ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être."
Photo : Samuel - www.photosbordeaux.com
