enjamin Poussardin, cuisinier et sommelier, initié par Eric Beaumard, passé chez Christian Têtedoie, Paul Bocuse et Thomas Ponson, a recueilli, au fil de ses visites dans les vignobles, les salons et les marchés aux vins, de nombreuses doléances de vignerons. Ceux-ci dénoncent « le comportement de nombreux particuliers dans les salons des vins, qui ne recrachent pas et finissent avinés, ce qui a tendance à fruster des vignerons passionnés par leur travail. »
Pour évaluer l’ampleur du phénomène, Benjamin Poussardin a mené une enquête, par sondage auprès de 500 participants aux salons. Il s’est avéré qu’à 63%, ceux-ci ont déclaré « s’y rendre pour passer un moment entre amis, goûter quelques vins, pas nécessairement acheter, mais surtout s’amuser et consommer gratuitement. » Mais dans le même temps, les interrogés se sont déclarés intéressés par l’acquisition d’instruments simples pour mieux comprendre le vin et prendre des notes, comme un carnet de dégustation.
C’est l’origine de l’idée du « Petit Bacchus », un livret composé d’une partie glossaire, d’initiation simple à l’analyse sensorielle, et de fiches de dégustation ludiques, utilisant des pictogrammes, des couleurs, des mots simples, de façon à décrire « un j’aime/j’aime pas, mais avec des échelons. » Le but étant que le particulier s’intéresse un peu plus au vin qu’il déguste. Après beaucoup d’efforts vains pour convaincre les organisateurs de salons, ou d’éventuels annonceurs, le créateur du « Petit Bacchus » se tourne actuellement vers des maisons d’édition pour faire vivre son projet.
Il serait bien dommage que celui-ci n’aboutisse jamais : alors que la France du vin a connu d’indéniables efforts qualitatifs, il serait dommage de ne pas tirer également un peu le dégustateur du dimanche vers le haut. Ne serait-ce que pour ne pas dissuader à long terme les vignerons de participer à des salons…