e 16 novembre 2010, un décret autorisait le changement de nom de l’appellation Coteaux du Tricastin en Grignan les Adhémar. Une démarche bouclée en seulement deux ans, temps record pour obtenir la validation de ce type de changement par l’INAO. La mobilisation de l’ensemble des producteurs de cette appellation du sud de la Drôme a sans doute été déterminante : sur les 100 vignerons présents à l’assemblée générale, seulement deux ont voté contre. « Porter le nom d’un site nucléaire nous amenait immanquablement des questions sur l’impact de ce site sur nos vins. Pour les cavistes et restaurateurs, c’était également un frein. Par précaution nos vins étaient délistés », relate Henri Bour, président de l’ODG (voir photo).
Le pari n’est pourtant pas gagné d’avance : changer de nom signifie repartir à zéro pour faire connaître l’appellation, la nouvelle dénomination n’ayant plus rien de commun avec l’ancienne. L’ODG en profite pour revoir le cahier des charges en réduisant les rendements (de 52 à 45 hl/ha en rouge) et en augmentant la proportion minimum de Syrah et de Viognier dans les assemblages : 30% au lieu de 10% précédemment. L’ODG a également prévu un contrôle systématique de toute la production avec prélèvement en même temps de la totalité des cuves d’un même producteur.
« Nous avons voulu donner un signal fort au marché pour montrer que les vignerons reprenaient la main », indique Henri Bour. Au cours des dix dernières années, l’appellation a perdu 900 ha soit 30% de son potentiel de production. Pour le moment, le volume des ventes reste stable. Mais l’heure de vérité sera dans les prochains mois avec l’arrivée en GMS des vins portant la nouvelle dénomination, les anciennes étiquettes étant jusqu’ici encore en rayon. En 2011, la production s’élève à 60 000 hl, dont la commercialisation se répartit habituellement pour 40% en vente directe, 20% à l’export, 20% en GMS, 15% chez les cavistes et 10% en CHR.