Charentes : les vins de pays parient sur une nouvelle identité

epuis juillet 2011, le Syndicat des Producteurs de Vins de Pays Charentais* travaille sur un renouvellement complet de ses outils de promotion, afin d’améliorer l’image et la connaissance de la production viticole charentaise. Car pour le grand public celle-ci est méconnue et souvent réduite aux prestigieuses appellations : Cognac et Pineau des Charentes. La stratégie marketing du Syndicat Charentais se base dorénavant sur sa nouvelle identité visuelle. Le logo retenu pour les Vins de Pays Charentais représente l’union par la production des deux départements formant l’aire d’Indication Géographique Protégé (IGP) : la Charente et la Charente Maritime.

Cette nouvelle charte graphique est progressivement introduite dans les actions de communications du Syndicat Charentais. Déjà partenaires des rendez-vous culturels de la région (le Festival Blues Passion de Cognac et le Grand Pavois de la Rochelle...) les Vins de Pays Charentais comptent renforcer leur visibilité sur le web 2.0. Cela comprend non seulement les réseaux sociaux, mais également les blogs culinaires et les forums spécialisés. Le maintien de l’ancienne dénomination « vin de pays », progressivement remplacée par le terme IGP, peut sembler étrange anachronique au sein d’une communication résolument moderne.

Mais comme le fait remarquer Jean-Jacques Häuselmann (responsable de la promotion du Syndicat Charentais) « charentais est écrit en plus gros. La mention traditionnelle de vin de pays est temporairement conservée, pour rassurer le consommateur. L’adjectif charentais n’a pas suffisamment de notoriété pour tenir à lui seul l’IGP. Nous n’avons pas la notoriété de nos voisins de Bordeaux, de Cahors ou de Buzet. De plus cela nous épargne un changement complet, comme celui que connaissent nos voisins des Côtes de Blayes qui doivent utiliser la dénomination Côtes de Bordeaux. »



L'IGP charentaise regroupe 600 vignerons, un quart en caves particulières, le reste étant des coopérants. Cela représente 2 000 hectares en IGP (2,5 % du vignoble charentais). En 2011, la production actuellement déclarée est de 102 000 hectolitres (constante sur les trois dernières années). L'encépagement est majoritairement noir, avec 70 % des surfaces. La production est globalement équilibrée : un tiers de rouge, un tiers de rosé et un tiers de blanc.

Pour le coeur de marché, la bouteille vendue en grande distribution avoisine les 3 €. Selon Jean-Jacques Häuselmann, « nos vins sont des produits plaisirs, de jolis vins. Ils permettent aux exploitations viticoles d’avoir un produit de rotation rapide par rapport aux cognacs et aux pineaux. Les vignerons qui font de l’IGP sont des convaincus. Ils ont souvent restructuré leur vignoble et ils cherchent à nouer des contacts avec le consommateur. Si le Cognac est un produit de grands négociants, le vin est un produit paysan qui permet une ouverture au grand public. »
 Les vins de pays Charentais sont en effet sur un marché de niche, 80 % de la production étant vendue localement, via des circuits courts qui laissent présager d’un grand potentiel oenotouristique.

 

* : les termes ‘Charente’, ‘Charente-Maritime’ et ‘des Charentes’ sont réservés aux AOP.