ors d’une récente visite dans un hôpital anglais, le premier ministre David Cameron déclaré que « la consommation excessive d’alcool coûte au National Health Service (Sécurité Sociale Britannique) 3,18 milliards d’euros par an ». David Cameron a également demandé à ses ministres de mettre au point un système interdisant la vente de boissons alcoolisées à bas coût dans les supermarchés et commerces de proximité. Selon lui, ces points de vente à bas prix sont responsables de ce problème de santé publique.
Cela fait maintenant un an que l’industrie des boissons alcoolisées se réunit avec les instances sanitaires anglaises pour trouver des solutions. Ces dernières ne venant toujours pas, David Cameron compterait opter pour la technique du « Big Bang », , comme cela a été fait avec succès pour le tabagisme. Une hausse généralisée des taxes aurait donc lieu, sans différencier les boissons à très faible prix des autres. Une étude gouvernementale de décembre 2011 appuie cette orientation en concluant que « la mise en place d’un prix minimum de 50 pences par unité d’alcool empêcheraient 2 000 morts prématurées par an. »
De telles mesures existent déjà en Ecosse, où le prix minimum d’une unité d’alcool est de 45 pences depuis la fin 2011 (auparavant le prix moyen d'une unité d'alcool était de 14 pences en supermarché). La nouvelle taxation anglaise s’appliquerait aussi bien aux vins qu’aux autres boissons alcoolisées. A l'année, cela représenterait une dépense supplémentaire de 823 millions d'euros pour les consommateur. De plus une campagne gouvernementale agressive, contre la consommation de boissons alcoolisées, accompagnerait ces dispositions.
De vives oppositions se font entendre à l'encontre de ce projet. Gavin Partington (porte parole de Wine and Spirit Trade Association) a déclaré « qu'il n'y avait aucune preuve qu'un prix minimum combattra les mauvaises utilisations des boissons alcoolisées. Il faudrait plutôt que le gouvernement s'engage dans une politique d'éducation pour s'attaquer aux racines du problème. » Guy Woodward, rédacteur en chef de Decanter a également déclaré que « le coeur du problème vient des grandes surfaces. Elles utilisent le vin comme un produit d'appel, le vendant à perte en rognant les marges et malmenant les fournisseurs. » Le débat est d'autant plus ouvert que la London Wine Fair approche (22- 24 mai 2012) et que la nouvelle législation pourrait entrer en vigueur dès début avril.